21.12.16

Ecologie : un noël vert !

Plus que quelques jours avant Noël  et vous serez encore nombreux aujourd’hui dans les magasins pour acheter nourriture, boissons et cadeaux.
Une course consumériste à laquelle certains ont décidé de ne pas participer.
Ils veulent passer les fêtes de fin d’année sans produire de déchets ou alors le moins possible.
Comment fêter Noël de manière écologique et responsable ?
Réponse avec ce reportage de Samuel Duhamel à Roubaix.


19.12.15

La conception des succubes, demi-molle de la littérature érotique

« Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle. »
Paulo Coelho    

Succube : démon femelle qui séduit les hommes pendant leur sommeil. Merci Petit Larousse !

Marine Le Pen m’a fait bander ! Et plus d’une fois ! Incroyable… mais vrai. A son corps défendant, la présidente du Front National m’a fait découvrir un genre littéraire que je ne connaissais pas : la littérature érotique. Explications : 6 décembre 2015, le FN réalise près de 41% au premier tour des élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Bandant ? Pas vraiment. Deux, trois duplex pour annoncer la nouvelle à des millions de téléspectateurs/trices. Parmi elles : Apolonide Morfent. Ma prestation en direct lui a plu visiblement. Elle m’envoie un message sur Twitter : «@SamuelDuhamel, je t’aime ! » Une première dans mon humble carrière de journaliste télé. Intrigué par cette affection soudaine, je m’abonne à son compte. Je découvre qu’Apolonide est une libertine assumée, « 100% milf intraitable » comme elle l’écrit sur le réseau social. Et elle aime tellement la baise qu’en elle en écrit de courts romans. Parmi eux : La conception des succubes.

C’est un ouvrage de 62 pages qui raconte les aventures sexuelles de Mathilde, une trentenaire célibataire, mère de deux enfants. Pardon d’être cru mais c’est un fait incontestable : Mathilde aime la bite. Ou plutôt les bites. Dans cette histoire, elle se fait ramoner le siphon (l’expression est de moi, je précise) une bonne trentaine de fois et encore, j’en oublie probablement. Mathilde est expressément polygame, surfe sur les sites échangistes et est experte en relations sexuelles. A deux, à trois ou à beaucoup plus. Elle a essayé tout ce que vous n’avez probablement jamais envisagé ou même imaginé, vous les « conventionnels ».

Car en fait, ce livre, c’est d’abord l’expression d’une sexualité épanouie, bien que minoritaire. Mathilde (comme Apolonide, sa créatrice) a longtemps vécu avec un compagnon « tyran pathologique » qui la violentait quotidiennement. Une sale période. Dix ans de coups et de frustrations, desquels ont tout de même germé deux charmantes petites filles qui lui apportent un équilibre incomplet. Alors, il faut baiser ! Plutôt deux fois qu’une. Plutôt trois fois que deux. Et ainsi de suite. Du hard vraiment hard. Qui conduit l’amateur pourtant un peu averti à faire des recherches dans Google : « shibari » et « gagging », vous connaissiez ? Moi, non plus. Via son double de papier, Apolonide Morfent tente de justifier ses pratiques échangistes radicales comme pour mieux se convaincre qu’elles ne sont pas malsaines. Dans son livre, elle cite certaines de ses références musicales : le refrain des Stooges « I just wanna be your dog ! » ou Britney Spears et sa chanson « Slave for you ». Jouir sans entrave. L’hédonisme à la sauce échangiste. Mathilde n’est pas une « salope », contrairement à ce que certains de ses partenaires peuvent lui dire en lui remplissant l’anus.  Non, Mathilde est une femme qui aime le sexe et les hommes. Une femme qui aime le sexe. Une femme qui aime. Une femme. Tout simplement.

La conception des succubes est un livre imparfait, pourvu de nombreuses fautes de français et au style au mieux basique. Il n’a pas été édité en librairie et cela ne constitue en rien un scandale. Mais il a deux mérites : 1. Compiler au fil de ses 62 pages une liste exhaustive de synonymes de pénis (« verge », « manche », « bite », « chibre », « phallus », « membre », bâton », « ogive », « queue »…) et surtout 2. Montrer l’envers du décor de l’univers libertin avec une somme de détails qui transpirent le vécu. Vous m’avez fait bander, Marine Le Pen. Merci.

Samuel Duhamel


La conception des succubes, récit subversif à conception philosophique d’Apolonide Morfent, 62 pages, 3 euros
http://www.youscribe.com/Search?quick_search=la+conception+des++succubes

31.8.15

Vicq, le village de la chance

C'est un concours de circonstances assez exceptionnel : en un mois, trois habitants d'un même village, Vicq (Nord) ont remporté plusieurs centaines de milliers d'euros en jouant à des jeux à gratter. Les heureux gagnants préfèrent rester anonymes mais dans le café où ils ont acheté leurs tickets, c'est l'effervescence.
Samuel Duhamel.

2.12.14

Bientôt une ferme de 250 000 poules à Beauval ?

Un projet décrié. Celui d'une ferme qui accueillera 250 000 poules à Beauval dans la Somme. Cet élevage géant produira 70 millions d'oeufs chaque année. De nombreux éleveurs et écologistes dénoncent une course folle au gigantisme comparable à la ferme des 1000 vaches à Drucat, près d'Abbeville. Reportage de Samuel Duhamel.

13.10.14

Calais : migrants, habitants, policiers... "Tous victimes !"

Ce matin, environ 500 manifestants ont défilé dans les rues de Calais…. Policiers, commerçants, agriculteurs… ont dénoncé la hausse des flux migratoires avec un slogan simple : « Habitants – migrants : tous victimes ! » Les migrants sont près de 2 000 dans la ville aujourd’hui. Leurs conditions de vie sont toujours plus précaires. Et cela occasionne de sérieux problèmes de sécurité comme vous allez le voir dans ce reportage d’Emmanuel Michel et Samuel Duhamel.

8.10.14

Intoxications au monoxyde de carbone : la menace fantôme !

C’est le début de l’automne… Le moment où vous devez faire vérifier vos installations de chauffage… Pour faire des économies évidemment… Mais aussi pour éviter les accidents. Chaque année, plusieurs milliers de Français se font intoxiquer par le monoxyde de carbone, un gaz toxique émanant d’appareils de chauffage en mauvais état. 
Il faut donc redoubler de vigilance en cette période où le pic d’intoxication est le plus élevé. 
Voyez ce reportage d’Emmanuel Michel, Thierry Maurer, Stéphane Bruhier et Samuel Duhamel.

31.8.14

Duflot - Hollande, les raisons de la rupture

Cécile Duflot dans la cour de l'Elysée en mai 2012 - AP Images

Cécile Duflot fait partie d’une catégorie sociale peu nombreuse, celle des catholiques de gauche. Pour paraphraser Jean Gabin dans le film Le Président d’Henri Verneuil, « les cathos de gauche, ça existe mais c’est comme les poissons volants… Ça ne constitue pas la majorité de l’espèce ». Cécile Duflot appartient à une autre espèce peu développée, celle des politiciens professionnels davantage intéressés par l’intérêt général que par leur sort particulier. C’est en tout cas ce que l’on ressent à la lecture de son livre De l’intérieur, récit forcément subjectif de ses 23 mois passés au gouvernement sous la présidence de François Hollande.

« J’ai fait le même chemin que des millions de Français. J’ai voté Hollande, cru en lui et été déçue. Mais je suis allée plus loin que tous ses électeurs découragés. J’ai essayé de l’aider à tenir ses promesses […] Et j’ai échoué. Alors, je suis partie », explique dès la première page l’ancienne ministre de l’Égalité des territoires et du Logement. Pendant presque deux ans, Duflot s’est retrouvée dans une position inconfortable, celle d’être régulièrement en désaccord avec la ligne du gouvernement auquel elle appartenait. Ses espoirs se sont transformés au fil du temps en frustrations puis en désillusions… Austérité budgétaire, politique européenne, réformes environnementales… Les pommes de discorde ont été nombreuses. Mais au-delà du fond, c’est la manière de faire de la politique de François Hollande que dénonce Duflot. « Il ne veut pas faire de vagues », il est « hésitant », « il ne dit pas ce qu’il pense », il fait des choix « souvent inattendus et parfois incohérents entre eux »… Bref, d’après la députée parisienne, Hollande n’a pas de boussole politique. Il gouverne au gré de la pression des lobbies et de l’opinion.
               
Mais c’est un événement précis qui a conduit Duflot à rompre avec le Président de la République. 24 septembre 2013, Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, est invité à donner son avis sur les Roms à la radio : « Ils ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation » estime l’ancien maire d’Évry. « Les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie. » Hollande appuiera Valls quelques heures plus tard. Pour Duflot, ces phrases sont inadmissibles. Elles rompent profondément avec sa vision humaniste de la société. « Cet instant restera une brisure politique » explique-t-elle. « Jamais je n’aurais imaginé qu’un de mes collègues ministres puisse soutenir qu’un peuple a plus ou moins vocation à s’intégrer en fonction de son origine. » Quelques mois plus tard, Cécile Duflot refusera un poste de numéro 2 au gouvernement de Manuel Valls pour « être en paix avec elle-même ».
                
Pour autant, l’ancienne secrétaire nationale des Verts ne regrette pas son passage rue de Varenne. Elle pense avoir été « utile » en faisant notamment voter la loi Alur (loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové). L’ancienne urbaniste s’est battue pour faire encadrer les loyers conformément à une promesse présidentielle et malgré le scepticisme ambiant (Manuel Valls a toutefois refusé de publier le décret d'application). Elle a fait voter une loi augmentant de 20 à 25 % le seuil de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants. Elle se réjouit également d’avoir été aux côtés de Christiane Taubira lors du vote autorisant le mariage aux couples de même sexe et de voir son acolyte écologiste Pascal Canfin tenter de mettre un terme aux réseaux souterrains mafieux de la France en Afrique.
                
Sans concession, le livre de Cécile Duflot n’est pourtant pas qu’une critique de la présidence de François Hollande. L’ancienne ministre reconnaît au Président de la République de nombreuses qualités, notamment celle de garder son calme en temps de crise, « une qualité primordiale à son niveau de responsabilité ». Toutefois, la déception de Cécile Duflot est à la fois sincère et légitime. Après deux ans de hollandisme, l’écologiste n’était plus « ni en communion d’idées, ni en communion d’espérances » avec son gouvernement. Son ouvrage en explique clairement les raisons.

Samuel Duhamel

De l’intérieur, Voyage au pays de la désillusion de Cécile Duflot, éditions Fayard, 234 pages, 17 euros



3.5.14

Karima Delli, de Tourcoing à Strasbourg, itinéraire d’une eurodéputée singulière

VINCENT KESSLER/Newscom/Reuters

A 35 ans, Karima Delli est la plus jeune eurodéputée française. Quand elle a été élue au parlement de Strasbourg en 2009 sous la bannière d’Europe Écologie Les Verts, cette Nordiste d’origine algérienne n’avait ni voiture, ni logement mais simplement un vélo et la somme de 9 euros 90 sur son compte en banque. Son arrivée dans la capitale européenne a été une réelle surprise pour elle mais aussi pour ses douze frères et sœurs. Quant à son père analphabète, ancien ouvrier textile, il ne l’a tout simplement pas cru lorsqu’elle lui a annoncé son élection par téléphone : « Arrête tes blagues, je vais me coucher ! », lui a-t-il lancé avant de raccrocher. Bref, Karima Delli n’est pas une eurodéputée comme les autres.

                Aux antipodes de l’archétype de l’élu européen (en gros, un homme de bonne famille quinquagénaire habitué aux fonctions électives), Karima Delli est arrivée à Strasbourg presque par hasard, profitant du score inattendu d’Europe Écologie Les Verts en Île-de-France lors des élections européennes de 2009 (près de 21%). Une consécration pour cette militante associative à l’origine de la création de plusieurs collectifs (Jeudi Noir, La France qui se lève tôt, Sauvons les riches !) qui mêlent à la défense des droits des plus fragiles un activisme joyeusement déluré. Véritable « miracle sociologique » pour reprendre l’expression du politologue Frédéric Sawicki, Karima Delli souhaite faire de la politique autrement, sans se prendre au sérieux, tout en restant proche des attentes des citoyens. C’est ce qu’elle raconte dans son livre La politique ne me fait pas perdre le Nord dans lequel elle revient sur son parcours, de ses rares vacances en famille à Dunkerque jusqu’à la fin de son mandat d’élue européenne.

                Avec ce livre-témoignage, la Tourquennoise cherche à retisser des liens avec les électeurs qui boudent les isoloirs. Et veut jouer la transparence. Son salaire « très confortable, trop sans doute » est de 6 000 euros net par mois ; c’est trois fois plus que ce qu’elle touchait comme assistante parlementaire de la sénatrice écologiste Marie-Christine Blandin. A ces 6 000 euros, il faut rajouter 4 200 euros au titre des frais généraux et 2 000 euros engrangés grâce son présentéisme au Parlement. Des montants qu’elle juge « scandaleux » et qu’elle utilise pour aider des amis et des associations. Des montants qui peuvent toutefois être complétés par des cadeaux offerts par les nombreux lobbys sévissant à Strasbourg. Bouteilles de vin, trousses de toilettes, produits de beauté, vacances payées ou même chèques de plusieurs centaines d’euros… Les lobbys de l’industrie sont prêts à tout ou presque pour s’attirer les faveurs des élus européens. L’ancienne étudiante en droit explique avoir « constituer une frontière » entre les groupes d’intérêts et sa mission d’eurodéputée et  range les « attentions » dans une armoire spécialement conçue à cet effet dans son bureau. Ce n’est pas le cas de tous ses collègues…

                Court mais instructif,  le livre de la candidate EELV aux élections européennes du 25 mai prochain est en soi rassurant. Il montre qu’il est possible de rester simple et accessible tout en  réussissant en politique. Malgré tout, les lecteurs passionnés par le monde des idées risquent de rester sur leur faim car Karima Delli aborde son programme (instauration d’un revenu maximal à hauteur de trente fois le revenu médian, mise en place d’un revenu d’existence, rupture avec les politiques d’austérité, conversion écologique de l’économie, fédéralisme…) avec superficialité. Dommage !

Samuel Duhamel

La politique ne me fait pas perdre le Nord de Karima Delli, La Tengo Éditions, 120 pages, 14 €

24.4.14

« Qaptif ! », l’enfer du décor qatarien


Jean-Pierre Marongiu est un homme brillant. Ingénieur hautement qualifié dans le secteur d’extraction de gaz et de pétrole, entrepreneur à succès, conférencier respecté, écrivain prometteur, citoyen du monde ayant vécu notamment en Malaisie, en Thaïlande et en Angola, président de l’Union des Français de l’Étranger au Qatar, humaniste de gauche habitué aux dîners mondains avec consuls, ambassadeurs ou politiques de premier plan, marié et père heureux de quatre enfants… Il fait partie de ces managers visionnaires qui transforment en or tout ce qu’ils touchent ou presque. Pourtant, Marongiu moisit depuis près d’un an, dans une cellule crasseuse de 36 m² qu’il partage avec neuf autres détenus de la prison centrale de Doha, la capitale du Qatar.

En décembre dernier, nous avons pu échanger avec lui quelques messages par téléphone. Son moral était alors au plus bas. Après une grève de la faim de quarante jours, le Lorrain de 53 ans nous confiait vouloir en finir avec la vie, désespéré de voir le président Hollande ne pas répondre à ses appels au secours. Car Marongiu le clame haut et fort : il est innocent ! Risquant jusqu’à dix ans de prison pour avoir signé huit chèques sans provision, l’ingénieur explique s’être fait rouler par son ancien associé qatarien, lequel lui aurait dérobé son argent. Voilà sa vérité, celle qu’il dévoile aujourd’hui dans un ouvrage intitulé « Qaptif ! ». Écrit clandestinement en prison, le livre revient sur son arrivée au Qatar en 2005, sur la création du « projet de [s]a vie », un centre de formation au management à Doha et surtout sur son interminable descente aux enfers. Car avant d’être incarcéré dans sa cellule, Marongiu était également enfermé… à ciel ouvert, dans cet émirat du Moyen Orient grand comme le Nord-Pas-de-Calais. La raison ? La loi de la kafala ! Elle permet aux entrepreneurs qatariens de décider si, oui ou non, leurs associés étrangers peuvent quitter le territoire. Brouillé avec son sponsor, Marongiu ne pouvait légalement pas rentrer en France malgré la faillite de son entreprise. Alors, il a opté pour une voie illégale.

Pour quitter le Qatar, trois options se présentaient à lui : faire appel à des mercenaires spécialisés dans l’exfiltration des ressortissants étrangers, traverser seul, à pied, les 400 kilomètres du désert saoudien pour gagner Ryad ou partir en canoë-kayak, direction l’île de Bahreïn située à une cinquantaine de kilomètres. Seul, désespéré, Marongiu a d’abord contacté deux agences de sécurité étrangères qui lui promettaient une traversée de la frontière sans encombre. Mauvais choix : 30 000 euros transférés sur leurs comptes pour financer les opérations d’exfiltration et plus aucun contact dans la foulée… Deuxième option : la marche saoudienne. Nouvel échec : le désert n’est pas qu’une étendue de sable fin. C’est aussi un espace marécageux où l’on s’enfonce sans pouvoir avancer. Arrestation par la police côtière qatarienne et retour à la case départ. C’est donc par la voie maritime que l’ingénieur lorrain trouverait son salut. Il fit appel à une nouvelle agence de sécurité. Le plan ? Ramer vers Bahreïn avant de s’envoler vers la France. Après huit ans au Qatar, Marongiu était prêt à tout y compris à mourir en mer. Avec un membre de l’agence chargée de son exfiltration, il rama toute une nuit pour finalement voir son canoë-kayak se disloquer sous la force des vagues. Sauvé par des pêcheurs bengalis qui passaient par là, il atteignit enfin Bahreïn où il alla demander l’aide du consul et de l’ambassadeur de France. Mais, les forces diplomatiques hexagonales n’ont pas souhaité donner suite à son aventure. Marongiu fut finalement arrêté à l’aéroport de Manama, la capitale du Bahreïn, avant d’être reconduit manu militari dans une prison qatarienne.

S’il ne relatait pas une histoire vraie, profondément dramatique, on pourrait dire de « Qaptif ! » qu’il est un livre d’aventures passionnant. Mais ce témoignage, écrit dans un français soigné, presque raffiné, est avant tout un appel au secours à considérer comme tel. Dicté par Jean-Pierre Marongiu à ses proches lors de conversations téléphoniques interdites en prison, l’ouvrage est le fruit d’une souffrance innommable. Celle d’un homme débonnaire et talentueux qui végète dans une cellule à 5 000 kilomètres de chez lui. Celle d’un homme captif, emprisonné dans l’enfer qatarien.   

Samuel Duhamel

Qaptif !, Un entrepreneur retenu au Qatar, de Jean-Pierre Marongiu, éditions Les Nouveaux Auteurs, 460 pages, 19 € 95

11.12.13

Le préjudice de déception reconnu par la justice française

Pour la première fois, le tribunal d'instance de Lille vient de reconnaître le préjudice de déception. Il a donné raison à une plaignante qui avait gagné un voyage en Turquie organisé par une entreprise de vente par correspondance. Ne voyant rien venir, elle a porté son dossier devant la justice qui a condamné la société. Reportage de Jean-Claude Freydier et Samuel Duhamel.


Le préjudice de déception reconnu par la...

13.11.13

Nord, les parents disont non à la semaine de 4 jours et demi

Dans le nord de la France, des centaines de parents n'ont pas envoyé leurs enfants à l'école ce mercredi matin. A la place, ils ont manifesté dans les rues, notamment de Maubeuge et de Dourlers, contre la réforme des rythmes scolaires... Reportage de Thierry Maurer et Samuel Duhamel.

 
Manifestations contre la semaine de 4 jours et...  

10.11.13

Les bleus du hip hop à Dunkerque !

C’est l’équivalent des Jeux Olympiques du hip hop ! Le World Street Dance, compétition internationale de danse de rue, a lieu ce week-end à Dunkerque. Toutes les grandes nations du breakdance sont là mais les Français sont les grands favoris de l’épreuve avec à leur tête Lilou, un ancien danseur de Madonna. Voyez ce reportage de Samuel Duhamel. 


Les bleus du hip hop à Dunkerque !  

6.11.13

Deux écoles pas dans le rythme dans la Somme

Ce 4 novembre était le jour de la rentrée pour les élèves et les enseignants après les deux semaines de vacances de la Toussaint.
Une rentrée perturbée dans deux écoles de Boves dans la Somme. 
Agacé par les nombreuses critiques de parents d’élèves contre la semaine des 4 jours et demi, le maire de la petite commune a décidé de remettre en place la semaine des 4 jours et ce au moins jusqu’à la fin de l’année…
Les explications d’Emmanuel Michel et Samuel Duhamel.


Deux écoles pas dans le rythme dans la Somme

23.10.13

Détectoristes : à la recherche du temps perdu !

Et on s’intéresse maintenant à une passion qui n’a pas forcément très bonne réputation : la détection. Il s’agit de rechercher des objets de valeur sur la plage notamment à l’aide d’un détecteur de métaux. Les détectoristes sont souvent accusés de voler les objets qu’ils découvrent pour s’enrichir. Mais vous allez voir dans ce reportage de Samuel Duhamel qu’il n’en est rien…


Les détectoristes : à la recherche du temps...  

5.10.13

Toulemonde tout seul !

Il se surnomme le « Robinson Crusoë du XXIe siècle »… Dans quelques jours, un chef d’entreprise va partir seul habiter 40 jours sur une île déserte en Indonésie. Son objectif ? Promouvoir le télétravail. Le journaliste va en effet continuer ses activités professionnelles sur place dans un milieu pour le moins hostile. Reportage d’Axel Paventa et Samuel Duhamel.


Toulemonde tout seul ! par Samuquita

21.9.13

Ils font la Manche en la traversant !

C’est un défi extraordinaire !
Cinq amis Lillois s’apprêtent à traverser la Manche à la nage et en relais pour tenter de collecter des fonds pour une association.
Le grand départ est prévu jeudi prochain. Et actuellement ces champions au grand cœur sont en pleine préparation.
Samuel Duhamel les a rencontrés. 


Ils font la Manche en la traversant !  

16.8.13

Des châteaux à la pelle à Bray-Dunes

C’est une exposition unique en France…
Sur la plage de Bray-Dunes, à la mi-août, des centaines de constructeurs de châteaux de sable amateurs font usage de leurs pelles, seaux et autres râteaux pour réaliser des structures magnifiques et éphémères.
Et vous allez voir que pour cette sixième édition du concours des châteaux de sable, certains ont eu beaucoup d’imagination…
C’est un reportage de Samuel Duhamel.



Des châteaux à la pelle à Bray-Dunes  

13.8.13

La Corse vue du ciel

Et on poursuit notre série de la France vue du ciel avec aujourd’hui la Corse… L’île offre une variété de paysages extraordinaire. De la côte occidentale escarpée jusqu’aux plages de sable fin de la côte orientale, c’est une myriade de couleurs qui s’offre à ceux qui ont la chance de voir ce bout de terre depuis les airs... Voyez ce reportage de Samuel Duhamel.


5.8.13

Les nuits secrères révèlent leurs mystères

Aller à un festival sans savoir qui l’on va voir sur scène…
C’est le principe surprenant des nuits secrètes, un festival de musique qui fêtait son 12e anniversaire cette année, à Aulnoye-Aymeries dans le Nord. Samuel Duhamel s’est laissé entraîner par la musique.


Les nuits secrètes révèlent leurs mystères  

31.7.13

Momo, ce héros !

Il est devenu le héros de son village !
Mohammad Baig, propriétaire d’une épicerie à Herseaux, à la frontière franco-belge a donné une correction à deux voleurs qui venaient de dérober la caisse de son magasin.
Il a mis le premier en fuite et a livré le second à la police.
Reportage de Samuel Duhamel.



11.7.13

Les colonies de vacances ne font plus recette !

Y aura-t-il encore des colonies de vacances dans vingt ans ?
C’est la question que l’on peut se poser au vu des chiffres de fréquentation en baisse constante depuis la fin des années 1980.
Les parents les jugent trop chères et pas forcément assez sécurisées.
Un rapport parlementaire propose de « réinventer » ces colonies pour qu’elles retrouvent leur vigueur et leur popularité.
Les colonies de vacances, bientôt finies ? Un reportage de Christophe Huet, Emmanuel Michel et Samuel Duhamel.


Les colonies ne font plus recette !  

28.6.13

L'enfer du jeu en ligne

« 125 000 », c’est notre chiffre du jour – en vérité, c’est un nombre mais bon… Il s’agit du nombre de joueurs en ligne dont le comportement est jugé  « excessif » par des experts.
L’observatoire français des drogues et des toxicomanies et l’observatoire des jeux viennent en effet de publier une étude réalisée à partir de deux millions de joueurs sur Internet.
Nous avons suivi l’un d’entre eux. Joueur compulsif, Pierre a perdu environ 400 000 euros avec l’ouverture du marché des jeux en ligne il y a trois ans. Aujourd’hui, il se fait soigner dans un centre spécialisé et tente de se reconstruire.
Voyez ce reportage de Cécile Chabaneau et Samuel Duhamel.

5.5.13

Alice Arutkin, la nouvelle princesse du windsurf

Elle est jeune, elle est jolie et elle collectionne les titres en planche à voile depuis quelques années…
Alice Arutkin, la championne française de windsurf, a tout pour plaire.
Elle organise ce week-end un camp d’entraînement chez elle sur la plage de Sangatte dans le Pas-de-Calais.
Objectif : transmettre sa passion et son talent à des adolescentes qui rêvent de suivre ses traces.
Voyez ce reportage de Samuel Duhamel.


Alice Arutkin, la nouvelle princesse du windsurf  

13.4.13

Un même tarif pour tous !

Colère des élus de la région Nord-Pas-de-Calais contre la SNCF !
Le conseil régional a voté hier à l'unanimité une délibération pour attaquer la société de chemins de fer en justice.
En cause : les tarifs jugés exorbitants des billets de TGV entre Lille et Paris. Ils sont en effet en moyenne beaucoup plus chers que ceux des autres lignes.
Les explications d'Emmanuel Michel et Samuel Duhamel.


30.3.13

Météo : tenues de rigueur

Dans les vitrines des commerçants, les collections d'été sont de sortie, malgré le froid qui s'éternise sur la partie nord de la France. Un casse-tête pour les commerçants, comme pour les clients, qui ne savent plus comment s'habiller... Un reportage de Samuel Duhamel.


Météo maussade pour les vendeurs de vêtements !

16.3.13

A la chasse aux mensonges

« Pas besoin d’intérêt pour mentir. Le plaisir suffit. » Amélie Nothomb

Je mens. Tu mens. Il, elle ment. Nous mentons. Vous mentez. Ils, elles mentent. Tout le monde ment. Du petit garçon de quatre ans à l’homme le plus puissant du monde, tout-le-monde-ment ! Vous pensez que je suis en train de mentir ? Vous avez tort. D’après le psychologue américain Paul Ekman, une personne « normale » ment en moyenne trois fois lors d’une conversation de dix minutes. Lors d’un premier rendez-vous, des amoureux peuvent mentir jusqu’à 33% du temps. 68% des Américaines reconnaissent avoir menti lorsqu’elles ont indiqué leur poids sur leur permis de conduire. 81% des Américains avouent mentir tous les jours. Enfin, 98% des jeunes mentent régulièrement à leurs parents…

Dès lors se pose une question : comment détecter les mensonges ? C’est l’objet – et le titre ! – du livre d’Eric Goulard, expert en communication comportementale et en reconnaissance des micro-expressions faciales. L’ouvrage se présente comme un guide pratique donnant les clés pour relever les innombrables petits impairs qu’une personne laisse échapper lorsqu’elle ment. D’après Joe Navarro, ancien agent du FBI et auteur de la préface du livre, le but est de « décoder le comportement des interlocuteurs afin de déterminer qui est là pour faire du mal, qui a des intentions cachées et qui est honnête ».

Le principe de base ? Se concentrer sur le non-verbal. Le psychologue américain Albert Mehrabian a prouvé que seulement 7% de la communication relevait du domaine du verbal (les mots utilisés). Les gestes représenteraient 55% et la voix 38% de la communication. Autrement dit, si vous affirmez à quelqu’un : « Je suis heureux ! » d’une voix tremblotante en étant prostré, le regard vide, les épaules voutées, votre interlocuteur pensera le contraire et il aura probablement raison. Eric Goulard rappelle le principe d’universalité des émotions primaires (tous les êtres humains manifestent joie, tristesse, colère, dégoût, peur et surprise de la même façon) et décline ensuite une méthode d’analyse pointue permettant de jauger l’honnêteté des personnes que nous rencontrons. Ecoute à 360°, observation assidue et surtout pratique du système P-R-A pour percevoir, reconnaître, analyser. Exemple : si lors d’un repas entre amis, une jeune femme se met soudainement à pleurer à l’évocation du prénom d’un jeune homme, pour comprendre ce qu’il se passe, il faut 1. percevoir la larme qui coule sur la joue rougie, 2. reconnaître l’émotion manifestée (tristesse, excitation...) et 3. analyser la situation (manifestement, le jeune homme ne laisse pas la jeune femme indifférente…).  

Concis, clair, pratique, Comment détecter les mensonges ?  intéressera d’abord et avant tout les professionnels de la communication et des ressources humaines et les étudiants en psychologie. Mais les simples curieux y trouveront également leur compte en découvrant quelques informations intéressantes comme celles-ci : les Bulgares disent « oui » en bougeant la tête de droite à gauche et de gauche à droite, nous avons 43 muscles faciaux et les journalistes français ont un sexe en moyenne deux fois plus long que leurs homologues australiens… Amélie Nothomb avait raison : mentir... quel plaisir !

Comment détecter les mensonges ?  d’Eric Goulard, préface de Joe Navarro, éditions Zen Business, 255 pages, 20 €

Samuel Duhamel

13.3.13

Une nuit sur l'A16

A16
Autoroute du Nord enneigée,
Sur ton manteau blanc, tu m'as piégé,
Ta B-A-U est bien verglacée,
Tu es vraiment une belle enfoirée.

Samuel Duhamel


Une nuit de galère sur l'A16  

6.3.13

Lettre à Thierry Roland

16 juin 2012. Comme tous les matins depuis deux semaines, direction le centre média de l’équipe de France à Donetsk. Envoyé spécial de M6 en Ukraine, je suis le quotidien des tricolores et prends part à leurs conférences de presse. La veille, les Tricolores ont battu l’Ukraine 2-0, ils occupent la première place de leur groupe, le soleil brille dans un ciel tout bleu. Plénitude. Mais à mon arrivée sur place, mes confrères ont le visage fermé. Certains sont en pleurs. Que se passe-t-il ? « Thierry Roland est mort ! » La voix du foot s’est éteinte à Paris quelques heures plus tôt des suites d’un accident vasculaire cérébral.

Immédiatement, des dizaines de souvenirs reviennent : le tir au but de Luis Fernandez, le « petit bonhomme » du mondial 86, la « mise à mort » de Kostadinov lors du cruel France - Bulgarie de 93, le fameux « ah quel pied ! ah putain ! » du sacre français en 98… sans oublier notre rencontre dans un palace de Bucarest un an plus tôt où je t’avais interviewé pour le journal de M6.

Thierry, je te le dis franchement, j’ai toujours trouvé que tu étais un mauvais journaliste. Adolescent, je ne supportais pas tes approximations, tes erreurs de jugement,  ton ton monocorde et ton chauvinisme débridé. Je garde toujours en mémoire ce match de Ligue des Champions entre Lens et Arsenal en 98 où tu as confondu le virevoltant Stéphane Dalmat et Alex Nyarko, le déménageur. Le lendemain, au lycée, tous mes potes m’en ont parlé…

Dalmat - Nyarko. Sérieux, Thierry, comment t'as pu te tromper ?
Et puis un jour, j’ai assisté à un match des bleus avec des non-initiés. Et j’ai compris… J’ai compris que pour des dizaines de millions de personnes qui ne s’intéressaient que de très loin au football, tu étais à la fois un repère solide et un joyeux compagnon, l’oncle avec qui on aurait aimé échanger lors des réunions de famille. J’ai compris que si autant de monde se rassemblait devant un écran pour voir vingt-deux joueurs en short s’échiner à mettre un ballon au fond d’un but, c’était en partie grâce à toi. Ta spontanéité parfois maladroite, tes analyses lapidaires, tes dérapages cocardiers étaient en fait des qualités appréciées par la grande majorité des téléspectateurs. Tu informais mal mais tu distrayais à la perfection.

Roland, jeune commentateur. Cette photo a fait la Une de L'Equipe
 le 17 juin 2012 au lendemain du décès du journaliste.
Malgré tes soixante ans de carrière, tes treize Coupes du monde et tes 1 800 matchs commentés en direct devant la France entière, tu n’as en fait jamais cessé d’être cet enfant de huit ans passionné par le ballon. Dans ton livre, Mes plus grands moments de football, tu te racontes gamin lorsque tu n’avais qu’à traverser la rue pour assister aux premières émissions sportives du Poste parisien, l’ancêtre de France Inter. La suite ? La fainéantise en classe, ton échec au bac et puis ce premier contrat qui tombe du ciel à la radio à une époque où on pouvait devenir journaliste rien qu’en le souhaitant. Nous sommes en 1955, le champion de France s’appelle le stade de Reims...

S’il y a bien une chose que j’admirais chez toi, Thierry, c’était ton amour du sport. Malgré l’expérience, malgré les années, tu n’as jamais cessé de voir le football comme un jeu. Tes nombreuses collections (d’autographes, de maillots, d’accréditations dont quelques-unes sont reproduites en fac-similés dans le livre) en attestent largement. Tu ne t’es jamais senti rassasié, aigri ou désillusionné par un sport devenu au fil du temps une gigantesque machine à faire de l’argent. A 74 ans, tu continuais de regarder les joueurs avec des yeux d’enfant. Comme l’a chanté Brel, tu es devenu « vieux sans être adulte » et cela réclame à la fois sagesse et talent.  

Roland devant ses petits bleus. Crédits : Franck Fife / AFP
Thierry, comme toi, je suis devenu reporter. Comme toi, je commente des matchs et je prends un plaisir incommensurable à exercer ce métier qui est avant tout une passion. Et au fond de moi, je sais, même si j’ai du mal à me l’avouer, que si j’ai une carte de presse aujourd’hui au fond de mon portefeuille, c’est probablement parce que lorsque j’avais huit ans, tu me faisais vibrer en t’enflammant pour les papinades de JPP et les larmes communicatives de Basile Boli. Thierry, tu n’as jamais été un modèle pour moi mais tu as été le premier à me donner envie de devenir journaliste. Merci. 

Samuel Duhamel

Mes plus grands moments de football de Thierry Roland, préface de Jean-Michel Larqué, éditions Larousse, 271 pages, 20 € 

12 anecdotes qui surprendront les passionnés de football

En soixante ans de carrière, Thierry Roland a interviewé des centaines de sportifs de haut niveau et a visionné plusieurs milliers de matchs. Forcément, cela donne quelques histoires surprenantes. En voici douze, collectées dans le livre Mes plus grands moments de football.

1. En 56 ans, la France n’a gagné qu’une seule fois la Coupe des clubs champions devenue « Ligue des champions » en 1992. C’est l’Olympique de Marseille qui rapporta le trophée dans l’hexagone en battant le Milan AC en finale (1-0) en 1993. Mais on a tendance à oublier que le stade de Reims était à deux doigts de décrocher la première Coupe des clubs champions jamais organisée. Menant 2-0 puis 3-2 face au Real Madrid, lors de la finale de 1956, les Champenois emmenés par Raymond Kopa s’inclinent finalement 4-3. Les Merengue ont remporté les cinq premières éditions de la compétition européenne. 

2. Cocorico ! Quatre des principales compétitions de sport ont été créées par des Français. Le baron Pierre de Coubertin est à l’origine de la renaissance des Jeux Olympiques, le championnat d’Europe des nations est l’idée d’Henri Delaunay. Jules Rimet a imaginé le premier la Coupe du monde de football. Quant à la Coupe d’Europe des clubs, c’est le journal L’Equipe et Gabriel Hanot qui en sont les instigateurs. 

3.  Après la Coupe du monde 1962 au Chili, remportée par le Brésil, Thierry Roland prend presque malgré lui le même avion que celui de la seleção qui rentre à Rio avec le trophée Jules-Rimet. Emporté par la foule, il se retrouve même sur le bus découvert avec les joueurs qui présentent la Coupe aux 30 000 cariocas venus les applaudir. Rémi Gaillard avant l’heure en quelque sorte.
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-    4. Aujourd’hui, quand les bleus font leur traditionnelle balade à pied les jours de match, photographes et reporters d’images ont le droit de les suivre cinq minutes, le temps de pouvoir prendre quelques images. Cinq minutes, pas une de plus. En 1966, à une époque où les Tricolores ont trois (!) sélectionneurs (Robert Domergue, Lucien Jasseron et Henri Guérin), l’ambiance est un peu différente : les journalistes séjournent dans le même hôtel que les joueurs et peuvent même faire leur footing avec eux. Thierry Roland s’entraîne avec Robert Herbin, Jean Djorkaeff et les autres…  Inconcevable au XXIe siècle !
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    5. Miroslav Stupar, l’arbitre soviétique, qui refuse le but parfaitement valable d’Alain Giresse lors du France-Koweït du mondial 1982 après l’intervention sur le terrain du cheikh Al-Ahmad, frère de l’émir, a été suspendu à vie par la Fifa. Pour la petite histoire, il refuse cinq buts aux bleus lors de la rencontre…  
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     6. Ceux qui ont vu le match en direct ne l’ont peut-être pas oublié mais cela va surprendre les moins de quarante ans : lorsque Patrick Battiston se fait agresser par Harald Schumacher lors de la demi-finale du mondial 1982 à Séville, le Stéphanois est sur le terrain depuis… 180 secondes seulement. Il vient de remplacer Bernard Genghini et cédera immédiatement sa place à Christian Lopez.
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      7. Un seul joueur faisait partie des équipes de France victorieuses à l’Euro et aux Jeux Olympiques de 1984 : le gardien de but Albert Rust, remplaçant lors de la première compétition mais titulaire lors de la seconde. Le Mulhousien a effectué la quasi-intégralité de sa carrière à Sochaux.
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     8. L’émission culte Téléfoot a été créée en 1977 par Jean Sadoul, président de la Ligue professionnelle de football à l’époque, Jean-Claude Darmon, l’ancien boxeur, docker, vendeur de cravates, publicitaire, inventeur des droits télé, capitaine d’industrie, Bernard Lavilliers du foot… et Georges de Caunes ! Le père d’Antoine était alors chef du service des sports de TF1.
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      9. Tous les amateurs de football français se souviennent du quart de finale du mondial 86 entre la France et le Brésil où Luis Fernandez, tendrement qualifié de « petit bonhomme » par Thierry Roland, marque le tir au but de la qualification pour la demie. L’expression est restée dans les mémoires sauf que… le match n’a pas été retransmis en direct sur TF1 mais sur Antenne 2. Autrement dit, personne n’a entendu les commentaires de Roland et Larqué au moment du fameux tir au but.
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     10. En 1986, le Steaua Bucarest remporte la Coupe d’Europe des clubs champions en battant en finale Barcelone aux tirs au but. Le gardien roumain Helmuth Duckadam réalise l’exploit de stopper les quatre tentatives catalanes. Fait surprenant, le portier moustachu ne reviendra sur les terrains que trois ans plus tard. Plusieurs versions ont été données pour justifier cette longue absence : un caillot sanguin dans le bras, un accident de tronçonneuse, un retrait volontaire après l’accident de Tchernobyl… Mais d’après Thierry Roland et plusieurs proches du gardien, Duckadam aurait en fait été torturé par les services spéciaux de Nicolae Ceausescu, jaloux de sa popularité. La milice roumaine lui aurait cassé les dix doigts…
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      11. Fin 1993, l’équipe de France n’a besoin que d’un point en deux matchs à domicile pour se qualifier pour la coupe du monde aux Etats-Unis un an plus tard. Tous les observateurs voient les bleus parmi les favoris du mondial 94. En octobre, les tricolores affrontent les Israéliens qu’ils avaient laminés 4-0 à l’aller. Surprise, l’équipe entraînée par Gérard Houiller s’incline 2-3. Il s’agit là de la première victoire à l’extérieur des Israéliens en compétition officielle face à une autre équipe nationale. Les bleus ne verront finalement jamais l’Amérique !
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     12. L’arrêt Bosman est l’une des rares décisions de la Cour de Justice européenne à être connue du grand public : il permet la libre circulation de sportifs européens d’un pays de l’UE à un autre et interdit les quotas de joueurs communautaires dans une équipe. Une équipe française peut par exemple être composée uniquement de joueurs espagnols. On a tendance à oublier que dans les années 90, le joueur belge Jean-Marc Bosman a porté plainte devant la Cour de Justice des communautés européennes car il souhaitait être transféré du FC Liège à… Dunkerque ! Savoureux. 


Un livre truffé d’erreurs

Lire Thierry Roland quand on aime le football, c’est un régal. Mais c’est aussi repérer des dizaines d’erreurs au fil des lignes. Ce qu’on pouvait lui reprocher  dans ses commentaires (absence de rigueur, simplismes, confusions en tout genre…), on peut également lui reprocher dans ses écrits. Voici les principales erreurs contenues dans Mes plus grands moments de football.

-          Page 93 : le joueur français qui marque le but refusé par Miroslav Stupar après l’intervention du cheikh Fahid Al-Ahmad lors du France-Koweït de 1982 n’est pas Maxime Bossis mais Alain Giresse.

-          Page 127 : sur la légende d’une photo, Roland confond Thierry Henry et… Luc Sonor. Les deux anciens monégasques ont quinze ans d’écart…

-          Page 141 : lorsque Roland revient sur la demi-finale du mondial 98 France-Croatie, il écrit que les bleus sont menés 1-0 à la mi-temps. Le score à la pause est en fait de 0-0.

-          Page 152 : Roland écrit : « [L’équipe de Nantes, championne de France en 2001] est composée d’un cocktail de jeunes, comme Mathieu Berson et Eric Carrière, et de moins jeunes joueurs, comme le gardien Mickaël Landreau et Sylvain Armand ». Or, Carrière est plus âgé que Landreau et Armand.

-          Page 186 : le journaliste décrit Idrissa Gueye comme un des « héros » lillois lors du sacre des dogues en championnat en 2011. Or, le Sénégalais n’a disputé que onze matchs, la grande majorité comme remplaçant.  Florent Balmont, apparu vingt-sept fois sur les terrains, lui, n’est pas cité…

-          Page 187 : Roland décrit l’ancien Lillois Stéphane Dumont comme attaquant. Or, il est milieu défensif.

-          Page 218 : David Trezeguet apparaît dans la liste des 14 joueurs français ayant disputé la finale de la Coupe du monde 98. Il n’a pas disputé le match.

-          Page 219 : Roland écrit qu’Emmanuel Petit marque à la « dernière minute du temps réglementaire » face au Brésil en finale de la coupe du monde en 98. Or, il marque à la dernière minute du temps additionnel.

-          Page 239 : le latéral portuguais Abel Xavier est décrit comme un « grand géant noir à la barbe blanche » lors de l’Euro 2000. Oublions le pléonasme. Abel Xavier avait en réalité une barbe peroxydée blonde ou jaune qui n’était donc pas blanche.

-          Mes plus grands moments de football, c’est aussi ses pires fautes d’orthographe. Les noms des personnalités, des clubs ou des tactiques sont bien souvent mal écrits. Voici un petit florilège : le Brésilien de génie Garrincha (celui qu’on appelait en 1962 « a alegria do povo – la joie du peuple », surnom sublime !) devient « Garricha », le catenaccio devient « catenacio », le Werder de Brême se transforme en « Werner », le druide Daniel Leclercq perd son « q » final, les anciens lyonnais Boumsong et Maurice changent carrément de prénom (Alain plutôt que Jean-Alain et Jean-Eudes plutôt que Florian – j’adore la confusion !), Basile Boli perd le « e » de son prénom, Nuno Gomes devient Nuno « Gomez », Romario devient « Romano ». Mais le summum pour Thierry, cela reste Jean-Michel Larqué affectueusement requalifié de « Largué » page 226. Tout-à-fait Thierry !