30.6.06

Zidane, o modelo francês

No sabado, o Brasil tenterà pôr um fim na carreira do Zinedine Zidane. O craque francês fez sonhar o pais inteiro desde 12 anos com a camisa azul nos ombros. Volta sobre uma carreira magnifica.

A história de amor entre Zidane e o povo francês começou em 17 de agosto de 1994. Desde as epopéias da equipe de Michel Platini entre 1982 e 86, o time tricolor decepcionava os seus torcedores. Incapazes de se classificarem para as Copas de 90 e 94, os franceses encadeavam fracassos. Naquela noite de agosto de 1994, a França perdia por 2 a 0 em casa contra a República Tcheca. Cansado pela falta de imaginação do seu time, o treinador francês Aimé Jacquet apelou a um novo jogador, pouco conhecido pelo público. O seu nome: Zinédine Zidane. E de repente, a luz brilhou... Em 25 minutos, o menino de Marselha marcou dois golaços e ofereceu o empate ao time tricolor por sua primeira seleção. A França possuía o seu novo gênio.
Após uma Eurocopa 96 mitigada, Zizou rumou à Juventus, onde progrediu constantemente. Na Itália, se mostrou incrivelmente regular na excelência. A cada saída no campo, parecia mais forte. Técnica, eficiência, elegância: o mestre dominava os seus adversários com uma facilidade desconsertante. Embasbacada pelo talento do médio francês, a estrela do basquete internacional, Magic Johnson, diria depois de um jogo de Zidane: “Ele é mais forte do que eu e Mickael Jordan juntos!” Entre 1997 e 2001, estava tão bom com os “ bleus” que os torcedores franceses não se perguntavam “Vamos ganhar?”, mas “De quanto vamos ganhar?”. Com os seus dois gols de cabeça na final da Copa do Mundo de 1998, mostrou que era mais “brasileiro” do que os jogadores da seleção de Zagallo. Dois anos mais tarde, durante a Eurocopa na Bélgica e na Holanda, Zidane atingiu um nível inigualado. Durante três semanas, fez um recital de futebol, eliminando Espanha, Portugal e Itália quase sozinho.
O craque francês ganhou tudo: Copa do Mundo, Eurocopa, campeonatos nacionais, taças diversas, títulos de melhor jogador FIFA, Bola de Ouro, título de melhor jogador europeu da história... Até 2003, só a Liga dos Campeoes lhe resistia. Mas após duas finais perdidas com a Juventus, uma outra oportunidade apresentava-se a ele com o Real Madrid. Na vitória sobre o Bayer Leverkusen, da Alemanha, Zidane marcou um gol digno de obra de arte. “Zidane, agradeço a sua mãe de ter dado luz a você!”, foi o comentário de um jornalista espanhol após o golaço! Ontem, nao sabemos o que disse depois do gol do gênio frente ao time ibérico…
Que importa o resultado do jogo de sabado, Zinédine Zidane deixará um vazio imenso no meio do futebol. Os seus torcedores do mundo inteiro já devem estar com saudades dos seus dribles, das suas fintas e de seus passes. Mas cuidado Brasileiros, o nosso gênio ainda nao se aposentou…

Samuel Duhamel

15.6.06

La précarité pour tous !

« La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? »
Laurence Parisot, présidente du MEDEF in Le Figaro Economie (30 août 2005)

On connaissait le « Wohlstand für alle ! » (L’abondance pour tous !) de l’ancien Chancellier ouest-allemand, Ludwig Ehrard, voici maintenant « le travail précaire pour tous ! » de Laurence Parisot. La phrase de la présidente du MEDEF est intéressante à double titre : elle permet d’abord de découvrir le fond de sa personnalité et de ses convictions, elle dévoile ensuite les principes iniques et égoïstes qui gouvernent notre société.
Il existe des phrases qui révèlent un comportement, une personnalité. Les entendre, c'est saisir le sens d'une action, c'est comprendre les motivations d'un combat, d'une lutte, d'un engagement. La citation de Laurence Parisot fait partie de ces phrases qui révèlent les âmes. Quand Martin Luther King dit : "Je fais un rêve, que mes quatre jeunes enfants habiteront un jour une nation où ils ne seront pas jugés pour leur couleur de peau mais par le contenu de leur caractère", Martin Luther King dit qui il est. Quand Gandhi dit : "Il y a assez sur terre pour répondre aux besoins de tous mais pas assez pour satisfaire l'avidité de chacun", Gandhi dit qui il est. Quand Alfred Sauvy dit : "un homme qui n'est pas informé est un sujet, un homme informé est un citoyen", Alfred Sauvy dit qui il est...
Quand Laurence Parisot dit dans le Figaro en août 2005 : "La vie, la santé, l'amour sont précaires. Pourquoi le travail échapperait à cette loi ?", elle dit qui elle est. Elle dit que l'Homme doit être au service de l'économie et non pas l'inverse. Elle dit que l'épanouissement de l'Homme n'est pas la finalité ultime de la société au contraire de l'augmentation du capital et de la compétitivité. Elle dit que la pauvreté et la précarité font partie de la vie d'une société : ce sont les dommages collatéraux de la course vers le "toujours plus". A partir de là, pourquoi combattre l’injustice et le sentiment de fragilité ? Elle chosifie le plus beau sentiment humain, "l'amour", pour en faire un état aseptisé répondant à une "loi". Elle refuse de voir le lien évident entre travail précaire et vie, santé et amour "précaires", comme si tout cela n'était pas lié. Elle dit que la passion de sa vie, c'est l'économiSME et qu'il devrait en être de même pour chacun si les gens veulent que leur état d’agent consommateur s'améliore un peu à la fin du mois.
Dans un deuxième temps, cette phrase est symptomatique de la pensée économique qui domine nos sociétés, celle qui régit le capitalisme contemporain. Vivre devient un combat, la précarité est un sentiment à ce point institué (institutionnalisé ?) qu'on ne le considère plus comme l'ennemi à combattre mais comme l'allié de la production, celui qui va aider les "précaires" à se dépasser, à offrir un peu plus de leur temps ou de leur santé.
Non, la précarité n'est pas une loi immuable. Non, l'amour n'est pas un sentiment précaire qui répond à une loi. Non, l'instauration de la précarité n'est pas bénéfique. Oui, il faut chanter la vie, défendre des services publics de santé de qualité pour éviter les sociétés déprimées et malades.
Si Laurence Parisot veut faire la guerre aux travailleurs et leur imposer la précarité comme unique horizon, pas étonnant de voir les syndicats et les partis de gauche faire la guerre au MEDEF. 158 ans après le Capital de Karl Marx et de Friedrich Engels, la guerre des classes n’a pas fini de sévir. A quand la trêve ?

Samuel Duhamel