41 ans de régime autoritaire.
41 ans de corruption, de népotisme, de simulacres d’élections.
41 ans de violences envers une population meurtrie.
41 ans d’enrichissement personnel sur le dos d’un peuple déshérité.
41 ans de petits arrangements entre amis fortunés et intéressés.
41 ans d’attente pour les Gabonais.
Albert-Bernard Bongo est mort. « Enfin !», diront certains. Tous les citoyens du monde, défenseurs des droits de l’homme, de la paix et de la démocratie, y voient l’espoir d’une société plus juste à Libreville.
Le petit Nicolas, lui, a exprimé sa « tristesse » et son « émotion ». Il déplore la perte d’ « un grand et fidèle ami de la France, un chef d’Etat qui avait su gagner l’estime et le respect de l’ensemble de ses pairs, notamment par ses nombreuses initiatives pour la paix sur le continent africain. »
Le petit Nicolas n’a eu pas le courage de dire que Bongo était le doyen des dictateurs africains, qu’il a instauré un régime de parti unique en 1968 et ne l’a retiré qu’en 1990 sous la pression populaire. Il y a deux ans, le petit Nicolas a dit que « l’homme africain n’était pas assez entré dans l’Histoire. » Aujourd’hui, il regrette la mort d’un autocrate, homme clé de la Françafrique.
Cette fois, c’est sûr, le petit Nicolas n’a pas grandi.
Samuel Duhamel