19.12.15

La conception des succubes, demi-molle de la littérature érotique

« Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle. »
Paulo Coelho    

Succube : démon femelle qui séduit les hommes pendant leur sommeil. Merci Petit Larousse !

Marine Le Pen m’a fait bander ! Et plus d’une fois ! Incroyable… mais vrai. A son corps défendant, la présidente du Front National m’a fait découvrir un genre littéraire que je ne connaissais pas : la littérature érotique. Explications : 6 décembre 2015, le FN réalise près de 41% au premier tour des élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Bandant ? Pas vraiment. Deux, trois duplex pour annoncer la nouvelle à des millions de téléspectateurs/trices. Parmi elles : Apolonide Morfent. Ma prestation en direct lui a plu visiblement. Elle m’envoie un message sur Twitter : «@SamuelDuhamel, je t’aime ! » Une première dans mon humble carrière de journaliste télé. Intrigué par cette affection soudaine, je m’abonne à son compte. Je découvre qu’Apolonide est une libertine assumée, « 100% milf intraitable » comme elle l’écrit sur le réseau social. Et elle aime tellement la baise qu’en elle en écrit de courts romans. Parmi eux : La conception des succubes.

C’est un ouvrage de 62 pages qui raconte les aventures sexuelles de Mathilde, une trentenaire célibataire, mère de deux enfants. Pardon d’être cru mais c’est un fait incontestable : Mathilde aime la bite. Ou plutôt les bites. Dans cette histoire, elle se fait ramoner le siphon (l’expression est de moi, je précise) une bonne trentaine de fois et encore, j’en oublie probablement. Mathilde est expressément polygame, surfe sur les sites échangistes et est experte en relations sexuelles. A deux, à trois ou à beaucoup plus. Elle a essayé tout ce que vous n’avez probablement jamais envisagé ou même imaginé, vous les « conventionnels ».

Car en fait, ce livre, c’est d’abord l’expression d’une sexualité épanouie, bien que minoritaire. Mathilde (comme Apolonide, sa créatrice) a longtemps vécu avec un compagnon « tyran pathologique » qui la violentait quotidiennement. Une sale période. Dix ans de coups et de frustrations, desquels ont tout de même germé deux charmantes petites filles qui lui apportent un équilibre incomplet. Alors, il faut baiser ! Plutôt deux fois qu’une. Plutôt trois fois que deux. Et ainsi de suite. Du hard vraiment hard. Qui conduit l’amateur pourtant un peu averti à faire des recherches dans Google : « shibari » et « gagging », vous connaissiez ? Moi, non plus. Via son double de papier, Apolonide Morfent tente de justifier ses pratiques échangistes radicales comme pour mieux se convaincre qu’elles ne sont pas malsaines. Dans son livre, elle cite certaines de ses références musicales : le refrain des Stooges « I just wanna be your dog ! » ou Britney Spears et sa chanson « Slave for you ». Jouir sans entrave. L’hédonisme à la sauce échangiste. Mathilde n’est pas une « salope », contrairement à ce que certains de ses partenaires peuvent lui dire en lui remplissant l’anus.  Non, Mathilde est une femme qui aime le sexe et les hommes. Une femme qui aime le sexe. Une femme qui aime. Une femme. Tout simplement.

La conception des succubes est un livre imparfait, pourvu de nombreuses fautes de français et au style au mieux basique. Il n’a pas été édité en librairie et cela ne constitue en rien un scandale. Mais il a deux mérites : 1. Compiler au fil de ses 62 pages une liste exhaustive de synonymes de pénis (« verge », « manche », « bite », « chibre », « phallus », « membre », bâton », « ogive », « queue »…) et surtout 2. Montrer l’envers du décor de l’univers libertin avec une somme de détails qui transpirent le vécu. Vous m’avez fait bander, Marine Le Pen. Merci.

Samuel Duhamel


La conception des succubes, récit subversif à conception philosophique d’Apolonide Morfent, 62 pages, 3 euros
http://www.youscribe.com/Search?quick_search=la+conception+des++succubes

31.8.15

Vicq, le village de la chance

C'est un concours de circonstances assez exceptionnel : en un mois, trois habitants d'un même village, Vicq (Nord) ont remporté plusieurs centaines de milliers d'euros en jouant à des jeux à gratter. Les heureux gagnants préfèrent rester anonymes mais dans le café où ils ont acheté leurs tickets, c'est l'effervescence.
Samuel Duhamel.