12.2.13

Coincé à 200 km/h dans sa voiture !

200 km/h, c’est la vitesse folle à laquelle un automobiliste a roulé pendant plus d’une heure samedi soir sur l’autoroute A16.
D’après lui, son régulateur de vitesse est resté bloqué.
Frank a même passé un péage sans encombre avant de terminer sa course dans un talus… sans trop de bobos heureusement.
Samuel Duhamel a recueilli son témoignage.


Coincé à 200 km/h dans sa voiture !  

7.2.13

PS 62 : méfie te ! [1]

Photos : AFP, La Voix du Nord, E. Bride,
 S. Mortagne
C’est l’histoire d’un président de région qui a couvert la création d’une caisse noire au Parti socialiste. C’est aussi l’histoire d’un ex-député qui utilisait la carte de crédit d’un bailleur social pour ses frais personnels.  C’est encore l’histoire d’un ancien ministre qui a menti devant la Justice pour qu’un de ses amis, président de club de football, ne soit pas condamné dans une histoire de match arrangé. Et c’est surtout l’histoire d’un maire habitué à truquer les marchés publics dans sa ville pour bénéficier d’avantages d’ordre privé.

Daniel Percheron, Jean-Pierre Kucheida, Jacques Mellick, Gérard Dalongeville… Les barons du PS artésien… Leurs histoires n’en forment qu’une en réalité.  Celle de la fédération socialiste du Pas-de-Calais mise en lumière par Benoît Collombat et David Servenay dans leur livre, La Fédé. Les journalistes y racontent la corruption des élus, les détournements de fonds publics, la cooptation, le favoritisme… Toutes les pratiques indignes perpétrées par les dirigeants PS du département le plus rose de France (15 000 militants soit 12% du total national).

Au-delà de l’irresponsabilité de quelques-uns, ce qui heurte le lecteur, c’est l’institutionnalisation d’un système quasi mafieux. Création d’un faux bureau d’études servant à financer illégalement le parti, nomination de nombreux proches dans les cabinets d’élus, multiplication des fausses cartes PS afin de faciliter les votes internes, attribution d’emplois fictifs à quelques semaines d’une élection pour « convaincre » les électeurs concernés… Et surtout éviction de quiconque cherche à dénoncer ces pratiques anti-démocratiques. Les journalistes reviennent en effet sur le sort de ces « bannis », ces militants sincères et bien intentionnés qui souhaitaient changer le système de l’intérieur. Ils s’appellent Pierre Ferrari, Marie-Noëlle Lienemann ou Anne-Sophie Taszarek. Et ont été voués aux gémonies par les tenants de la fédération. Exclu du mouvement, insultés ou freinés dans leur progression au sein du PS, les chevaliers blancs du parti rose se sont heurtés à une forteresse imprenable. Forteresse dont les anciens secrétaires nationaux François Hollande et Martine Aubry connaissaient forcément les déviances et les excès. Et pourtant, il a fallu attendre bien tard (juin 2012) pour que la fédération du Pas-de-Calais soit – enfin – mise sous tutelle par Solférino.

Fouillée, précise et donnant toujours la parole aux personnes incriminées, l’enquête de Benoît Collombat et David Servenay est un modèle du genre. Dommage que les deux auteurs se perdent parfois dans des considérations un peu trop lointaines du sujet initial (les dédales du fonctionnement du bailleur social de la Soginorpa ou les conditions d’attribution du Grand Stade de Lille à la société Eiffage). Malgré tout, on ne peut qu’encourager la lecture d’un livre qui cite opportunément Victor Hugo, repris par Kucheida (page 69) : « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent […] », disait le baron de Liévin.  Pas de doute, les soldats roses du Pas-de-Calais se sont  trompés de combat.

Samuel Duhamel


La Fédé, Comment les socialistes ont perdu le Nord de Benoît Collombat et David Servenay, éd. Seuil, 323 pages, 19 € 50
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[1] Merci à Marcel et son orchestre de m’avoir aidé pour le titre de cet article ! Pour les extraterrestres qui ne connaîtraient pas les Marcel, voici un petit extrait d’une de leurs interventions télévisées les plus célèbres. Promis, c’est la dernière fois que je crée un lien vers une émission présentée par M. Drucker.