25.2.08

Jaurès, un poète révolutionnaire

Si Jaurès est entré dans l’Histoire, ce n’est pas seulement pour son action politique débonnaire, courageuse et visionnaire. Jaurès, c’était avant tout un ton, un style, une voix… De celles qui vous embrasent et résonnent en votre âme pour toujours. Voici quelques unes des plus belles envolées lyriques de l’élu de Carmaux.

« Les hommes n’ont pas besoin de la charité qui est une forme de l’oppression ; ils ont besoin de la justice. »
in La question religieuse et le socialisme, 1891

« Même si les socialistes éteignent un moment toutes les étoiles du ciel, je veux marcher avec eux dans le chemin sombre qui mène à la justice [,] étincelle divine, qui suffira à rallumer tous les soleils dans toutes les hauteurs de l’espace. »in La question religieuse et le socialisme, 1891

« L’argent, lorsqu’il s’arroge lui-même le droit de gouverner et de dominer, est dans la société humaine, la semence du diable. »
in Luther socialiste, 1892

« Lorsque sera réalisée la révolution socialiste, lorsque l’antagonisme des classes aura cessé, lorsque la communauté humaine sera maîtresse des grands moyens de production selon les besoins connus et constatés des hommes, alors, l’humanité aura été arrachée à la longue période d’inconscience où elle marche depuis des siècles, poussée par la force aveugle des événements, et elle sera rentrée dans l’ère nouvelle où l’homme, au lieu d’être soumis aux choses, réglera la marche des choses. »
in Idéalisme et matérialisme dans la conception de l’histoire, 1894

« La société actuelle, violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage. »
in Comme la nuée porte l’orage, 1895

« Il n’y a qu’un moyen d’abolir enfin la guerre entre les peuples, c’est d’abolir la guerre entre les individus, c’est d’abolir la guerre économique, le désordre de la société présente, c’est de substituer à la lutte universelle pour la vie un régime de concorde sociale et d’unité. »in Comme la nuée porte l’orage, 1895

« Le courage, c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel. »
in Discours à la jeunesse, 1903

« Dans le monde capitaliste, il y a guerre permanente, éternelle, universelle, c’est la guerre de tous contre tous, des individus contre les individus dans une classe, des classes contre les classes dans une nation, des nations contre les nations […]. Le capitalisme, c’est le désordre, c’est la haine, c’est la convoitise sans frein, c’est la ruée d’un troupeau qui se précipite vers le profit et qui piétine des multitudes pour y parvenir. »in Le congrès de Stuttgart et l’antimilitarisme, 1907

« Laïcité de l’enseignement, progrès social, ce sont deux formules indivisibles. Nous n’oublierons ni l’une ni l’autre, et, en républicains socialistes, nous lutterons pour toutes les deux. »
in Pour la laïque, 1910

« Ce qui importe avant tout, c’est la continuité de l’action, c’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrières. Là est la vraie sauvegarde. Là est la garantie de l’avenir. »
in Derniers appels, 1914