7.8.06

Retour sur la « sale guerre » qui mine le Sri Lanka

1796 : après avoir été sous domination portugaise au XVIIème siècle et hollandaise au XVIIIème, l’île de Ceylan tombe sous le contrôle de l’Empire Britannique.

04 février 1948 : l’île de Ceylan obtient son indépendance. Avant leur départ, les Britanniques instaurent un régime parlementaire dominé par deux partis ethniques cinghalais. C’est le début de la discrimination anti-Tamouls.

1956 : le cinghalais, parlé par 70 % de la population, devient la langue officielle de l’île de Ceylan. La langue tamoule utilisée par 15 % des habitants est marginalisée.

Début des années 70 : devant les humiliations et les violences dont ils sont victimes, des Tamouls décident de créer les « Tamoul New Tigers », un groupe radical armé revendiquant l’indépendance du nord-est de l’île de Ceylan. Les TNT deviennent les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) en 1976.

1972 : proclamation de la République : l’île de Ceylan devient le Sri Lanka.

Juillet 1983 : après un attentat des LTTE tuant douze soldats cinghalais, le président sri lankais Jayavardne ordonne à l’armée sri lankaise de réprimer « dans le sang » la population civile tamoule : 3 000 morts, 3 000 blessés, 150 000 personnes déplacées, c’est l’épisode du « black July » (juillet noir).

1987 : sous l’égide de l’Inde, un accord de paix est signé entre gouvernement sri lankais et indépendantistes tamouls.

1988 : le tamoul devient la seconde langue officielle du pays.

Début des années 90 : continuant à être moins bien traités que les Cinghalais (discriminations dans la fonction publique, inégalités devant la justice…), les LTTE reprennent les armes pour obtenir l’indépendance. Ils commettent de multiples attentats sanglants perdant ainsi leur légitimité aux yeux de l’opinion publique mondiale.

Février 2002 : cessez-le-feu obtenu grâce à la mission de surveillance du Sri Lanka (Danemark, Suède, Finlande et Norvège). Les LTTE excluent tout démantèlement de ses troupes et ne renoncent pas à l’indépendance du nord du Sri Lanka.

Au total, ce sont plus de 60 000 personnes, en grande majorité tamouls, qui ont péri dans la sale guerre du Sri Lanka. Aujourd’hui, malgré les quelques concessions effectuées par les LTTE en 2003 et les efforts de la Norvège pour trouver une solution au conflit, l’espoir d’une paix durable semble inaccessible…

Samuel Duhamel