21.2.10

Lens enchaîne !

Le Racing Club de Lens a étrillé l'Association Sportive de Monaco hier soir au stade Félix-Bollaert (3-0). Les buts ont été inscrits par Jemaa (32e), Roudet (42e) et Bédimo (52e) sur un pénalty imaginaire. C'est le neuvième succès à domicile sur les onze derniers matchs joués à Bollaert par les Lensois qui font un pas de plus vers le maintien. Les Monégasques, eux, encaissent leur troisième défaite de rang et vont devoir se réveiller s'ils veulent accrocher l'Europe via le championnat.

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Echos et déclarations :

Yohan Demont a fait savoir cette semaine en conférence de presse qu'il ne s'appelait pas Yohan Demont mais bien Yohan Démont. L'erreur provient de l'absence d'accent sur les feuilles de match (les noms sont inscrits en majuscule). Le plus cocasse dans cette histoire est que le latéral lensois a appelé sa fille... Ange ! Et ce n'est pas une blague. Nul doute qu'avec un joueur portant un nom pareil dans leur effectif, les Lensois devraient faire connaître l'enfer à leurs adversaires d'ici la fin de saison.

Guy Lacombe, entraîneur de Monaco :"Sur la première mi-temps, ce n'est pas logique qu'on soit menés 2-0. Les Lensois ont eu deu occasions, ils ont mis deux buts. On doit rentrer sur le terrain ensemble, unis pour quelque chose. Et ce n'était pas le cas ce soir. L'arbitrage n'a pas franchement été à notre avantage ce soir mais ce n'est pas l'arbitre qui met les buts contre nous. Il y a peut-être pénalty pour nous, pas pour eux, effectivement mais ce n'est pas l'essentiel. Tout le monde doit se remettre en question. On n'a jamais été étincelants dans ce championnat. Il faut qu'on joue l'un pour l'autre pour faire des résultats. En même temps, j'estime qu'on doit mener à la mi-temps, on a produit plus de jeu que le Racing en première mi-temps : il faut ouvrir les yeux ! Le terrain n'était pas bon. Dans mon équipe, certains joueurs n'ont pas fait attention à cela."

Jean-Guy Wallemme, entraîneur de Lens :"J'étais surpris que mes joueurs tiennent le rythme, on va pouvoir préparer la suite avec sérénité. On va maintenant rencontrer des équipes qui ne nous ont pas réussi au match aller. On s'est procurés des occasions et puis on a été efficaces, c'est bien. Concernant le terrain, c'est sûr qu'il nous fatigue davantage mais Monaco avait plus de fraîcheur que nous. On avait juste contre Brest mercredi avec des prolongations mais on a quand même été bons physiquement. J'avais banni le mot "fatigue" de la causerie, pour moi, c'était avant tout mental. Le contenu est intéressant depuis cinq-six matchs. On a tenu le cap ! C'est un pas de plus pour le maintien, on avait gagné en coupe ces derniers temps, il fallait rééditer nos performances en championnat. On va maintenant pouvoir travailler davantage à l'entraînement. Il nous manque encore 7 points à prendre en 14 matchs. Ne comptez pas sur moi pour dire qu'on sera en vacances en avant. Il faut maintenant tenter de grapiller des places au classement. Notre maître mot doit rester : humilité !"
Propos recueillis par Samuel Duhamel

18.2.10

Lens à deux pas du Stade de France

Le Racing Club de Lens s'est qualifié hier soir pour les quarts de finale de la Coupe de France en battant Brest deux buts à un après prolongation. Ce sont les Sang et Or qui sont les mieux entrés dans la rencontre avec un but à la demi-heure de jeu signé Adil Hermach. Mais après avoir raté de nombreuses occasions, les Lensois se sont fait surprendre à la 56e minute par la vitesse de Nola Roux. Dans la première mi-temps de la prolongation, Marco Ramos, au terme d'un rush dans la surface de réparation, a marqué le but de la victoire d'une frappe puissante du gauche. Un but contestable car le ballon n'a pas semblé entrer entièrement dans la cage de Simon Pontdemé. Lens est malgré tout qualifié et affrontera Saint-Etienne dans un mois en quarts de finale au stade Bollaert.

Déclarations d'après match :
Alex Dupont, entraîneur de Brest :"Est-ce que je vais devant le conseil d'éthique ou pas ? C'est impossible (3 fois) que le ballon puisse rentrer sur la frappe de Ramos. Les deux équipes ont fait un super match mais les deux arbitres ont tout salopé. Je sais pas ce qu'ils apprennent, je ne connais pas leur formation. Il y a un vrai problème d'arbitrage dans ce pays. Toutes le semaines, on le dit avec les collègues. Je voulais qu'on se qualifie. Je suis frustré pour l'équipe. L'erreur est humaine. En tout cas, une aussi grande erreur à ce moment du match, c'est dommage ! L'arbitre doit être fort en géométrie. Mais je parle des arbitres alors qu'ils ne le méritent pas. Les Lensois, eux, ont fait un match sérieux. On a eu des occasions. Y compris à 1-1. Il y a beaucoup de qualité dans le jeu de mon équipe en ce moment, mes joueurs ont fait le match que j'attendais d'eux. C'est un match qui rassure en tout cas sur notre niveau. Mes joueurs étaient révoltés dans le vestiaire. Ce qui est agaçant, c'est que clairement on perd le match là-dessus. C'est une décision prise à l'aveugle. On n'était pas dominés pour autant. Je félicite mes gars mais on n'est pas abattus pour autant."
Jean-Guy Wallemme, entraîneur de Lens :"C'est impossible à voir s'il y a but de Ramos ou pas. Ce que je retiens c'est qu'on ait pas pu tuer le match bien avant. On aurait dû plier le match bien plus tôt. Brest est une bonne équipe, ils sont en pleine réussite, moins ce soir ! On ne s'attendait pas à un match facile. C'était un match piège mais bon, on a été bons. Ma priorité, c'est de récupérer maintenant. Samedi, Monaco vient ici. Fallait du caractère, on en a eu. Kasraoui a joué ce soir, Vedran a une petite douleur à la fesse. C'est donc Hamdi qui l'a remplacé. D'ici samedi, j'espère récupérer un ou deux joueurs. C'est plus facile de récupérer avec une qualif. On va jouer un quart de finale à la maison. On va pouvoir souffler un peu maintenant avec un calendrier moins chargé. On a eu beaucoup d'occasions ce soir, c'est bien maintenant, il faut apprendre à les concrétiser. Dans mon équipe, il manque un peu de lucidité, un peu de confiance et un peu de talent offensif."
Propos recueillis par Samuel Duhamel

13.2.10

Lens en Ligue 2 : un naufrage annoncé

Le 9 mai 1998, au terme d’une saison remarquable, le Racing Club de Lens devînt champion de France de première division. Logique ! Depuis quelques années, le club se structurait et terminait régulièrement dans le haut de tableau. L’arrivée de Daniel Leclercq au poste d’entraîneur donna un supplément d’âme à l’équipe et lui permit de gravir les quelques marches qui la séparait du Graal. Pourtant, dix ans plus tard, quasiment jour pour jour, le Racing était relégué en deuxième division. Aux mannettes de l’équipe, ce même Daniel Leclercq, le Druide, celui qui apporta au club ses deux seuls titres majeurs. Que s’est-il donc passé pour que ce monument du football français sombre à ce point ? Comment un club aussi populaire et ambitieux a-t-il pu descendre en Ligue 2 ? C’est à ces questions que répond Benoît Dequevauviller dans son enquête, 2 saisons en enfer.

De la démission de Francis Gillot en mai 2007 jusqu’au titre de champion de Ligue 2 deux ans plus tard, le livre retrace le parcours sinueux du club sang et or. Avec un constat clair : le Racing s’est perdu en chemin. L’arrivée du caporal bourguignon Guy Roux, sa démission quatre mois plus tard, son remplacement par l’étoile filante Jean-Pierre Papin, le retour du Druide à la maison, l’inimitié Leclercq-JPP, la banderole anti chti, la finale de la Coupe de la Ligue perdue puis la relégation… Tous les épisodes de la saison 2007-2008 sont passés au crible. Les anecdotes sont croustillantes[1] et révèlent à quel point le club s’est éloigné des valeurs d’humilité et de solidarité qui ont construit ses succès.

La partie la plus intéressante de l’ouvrage concerne Daniel Leclercq, l’entraîneur emblématique du Racing à la fin des années 90. Adoré par les supporters, considéré comme l’un des meilleurs techniciens français, Leclercq se fait refaire le portrait dans l’ouvrage. Il serait le contraire de l’image qu’il renvoie, à savoir celle d'un fin connaisseur du ballon rond mais surtout d'un homme simple, proche des gens simples. D’après les faits rapportés par Dequevauviller, le Druide s’est comporté en despote lorsqu’il a été rappelé par Gervais Martel. Reléguant sur le banc des joueurs performants dont il n’appréciait pas le comportement en dehors du terrain (Aruna, Carrière, Monterrubio…), humiliant son adjoint de luxe Jean-Pierre Pain, accusant la presse de faire son travail critique, absent lors d’entraînements importants ou accusant Maoulida d’ « injecter du venin dans les veines » de sa femme gravement malade, le grand blond n’a pas été exemplaire durant sa présence sur le banc, réussissant la performance incroyable de fédérer la grande majorité des joueurs contre lui en seulement quelques mois. Simplement désastreux.

L’enquête de Benoît Dequevauviller éclaire donc bien des aspects cachés des deux saisons infernales qu’a traversées le Racing. C’est un livre très fouillé, écrit au plus proche du vestiaire par un grand connaisseur du club. Mais cette introspection au cœur du RC Lens paraît un peu déséquilibrée. Dénonçant les clans qui se sont constitués au sein du club (les pro-Collado contre les pro-Doré, les pro-Papin contre les pro-Leclercq…), l’auteur semble lui aussi prendre partie en faveur des premiers. Les piètres résultats obtenus par JPP, les exercices parfois humiliants organisés par ce dernier à l’entraînement (le joueur le moins adroit de l’entraînement devait porter une chasuble spéciale lui permettant d’être identifié par les autres) ou la relative indifférence avec laquelle il apprit les problèmes de santé du Druide ne sont par exemple pas évoqués. Malgré ces quelques manques et deux ou trois imprécisions[2], 2 saisons en enfer est un livre qui passionnera les amoureux du Racing mais aussi les simples amateurs de football.

Samuel Duhamel

2 saisons en enfer de Benoît Dequevauviller, édition Les Lumières de Lille, juin 2009, 188 pages, 20 €

[1] On retiendra par exemple la fête improvisée dans le bus par certains joueurs après le match… perdu à Troyes (3-0) qui privait le Racing de Ligue des Champions ou la demande insistante de Guy Roux pour que Gervais Martel appelle le président du Mali afin d’empêcher le transfert de Seydou Keita au FC Séville.
[2] Contrairement à ce qui est écrit, Hilton a bien participé à la dernière rencontre du Racing lors de la saison 2007-2008, Fanni s’écrit « Fanni » et non « Fanny » et les saisons précédentes et actuelles montrent que Chelle, Roudet, Monnet-Paquet ont bien le niveau Ligue 1 malgré les doutes de l’auteur.

8.2.10

Faut-il croire July, Kahn et Plenel ?

« Un journaliste est là pour déranger. Se déranger lui-même d’abord en découvrant des réalités qui le bousculent. Déranger le public en le faisant sortir de ses confortables certitudes. Et déranger les pouvoirs bien sûr car c’est en en se confrontant à l’espace public qu’ils sont amenés à rendre des comptes […]. »
Edwy Plenel

61% des Français estiment que les journalistes ne sont pas indépendants face aux pressions du pouvoir. 6 sur 10 mettent en doute la liberté des médias vis-à-vis de l’argent. 63% des journalistes jugent que leur métier a évolué négativement lors des dernières années … Le journalisme français se porterait-il donc si mal ? Les journalistes sont-ils responsables de la crise qui frappe leur secteur ? Peut-on au final croire ce que l’on lit dans la presse ou que l’on entend dans les journaux radios et à la télévision ?

Ces questions, Philippe Gavi les a posées à trois monstres sacrés du journalisme contemporain. Dans son livre d’entretiens Faut-il croire les journalistes ?, il donne la parole à Serge July, Jean-François Kahn et Edwy Plenel. Chacun leur tour, ces grands noms de la presse donnent leur opinion et expliquent ce qu’est le journalisme aujourd’hui et ce qu’il devrait être. Répercussions de l’arrivée d’Internet sur les médias traditionnels, rôle des éditorialistes dans les choix du public, poids du sarkozysme… Les principales questions que se pose le citoyen engagé sur l’évolution de la presse trouvent ici des réponses pertinentes et argumentées.

Si les propos de Serge July et de Jean-François Kahn sont intéressants, ceux d’Edwy Plenel sont plus que passionnants. Répondant le dernier aux interrogations de Gavi, il fait mouche à chaque réponse. Lire Plenel, c’est prendre une leçon de journalisme. Ses enquêtes incisives sur la présidence Mitterrand, son indépendance vis-à-vis des pouvoirs politique et économique et sa conception exigeante du métier font de lui un exemple de journaliste engagé. Dans le livre, Plenel rappelle les bases du métier, à savoir la recherche obstinée des faits tels qu’ils se sont passés, « ces petites vérités à la fois concrètes et momentanées, précises et circonscrites, pertinentes et éclairantes ». Ce sont ces faits qui dérangent nos certitudes et nous permettent d’y voir un peu plus clair jour après jour. Et pour découvrir ces faits, des règles doivent respecter : savoir dire non à la flatterie, connaître les motivations des sources, se soucier du contexte des révélations, mettre en perspective, avoir la mémoire des événements et des déclarations… Difficile mais indispensable. Plenel ranime la flamme du journaliste qui sommeille et invite à l’excellence. Il rappelle au citoyen le haut degré d’exigence qu’il est en droit d’attendre de la presse aujourd’hui. C’est en cela que son discours est salutaire.

S’appuyant sur un casting bien senti, Faut-il croire les journalistes ? est un ouvrage simple et pédagogique. Truffé d’anecdotes croustillantes, il met en perspective l’évolution du métier et la régression sont il est victime depuis la capitalisation des grands titres par des industriels proches du pouvoir et l’arrivée de Sarkozy au sommet de l’Etat. A lire pour rester debout, les yeux ouverts.

Samuel Duhamel

Faut-il croire les journalistes ? de Philippe Gavi, éditions Mordicus, Paris, 2009, 173 pages, 13€50

July, Kahn, Plenel : trois journalistes à la page

Serge July, 68 ans. Après des études d’histoire et de sociologie, il crée Libération en 1973 aux côtés de Jean-Paul Sartre et Philippe Gavi. Il dirige le quotidien jusqu’en 2006 à la suite d’un conflit avec Edouard de Rotschild, devenu actionnaire principal. Depuis lors, il est éditorialiste sur RTL et réalise des documentaires pour la télévision.

Jean-François Kahn, 72 ans. Ancien journaliste de Paris Presse, L’Express, Europe 1, Le Monde et les Nouvelles Littéraires, il crée L’Evénement du jeudi en 1984. Après dix ans de succès, la diffusion baisse et le journal doit déposer le bilan en 1994. Trois ans plus tard, Kahn rebondit avec un nouvel hebdomadaire, Marianne qu’il lance dans l’idée de pourfendre la pensée unique. Après avoir pris ses distances avec l’hebdo, il s’est lancé en politique lors des élections européennes de 2009 sous les couleurs du Modem de François Bayrou.

Edwy Plenel, 58 ans. Trotskiste dans sa jeunesse, Plenel écrit ses premiers papiers dans Rouge, le journal de la Ligue Communiste Révolutionnaire. En 1980, il entre au Monde où ses enquêtes minutieuses feront de lui la bête noire de François Mitterrand pour qui il admet avoir voté. Devenu rédacteur en chef en 1994, Plenel annonce sa démission dix ans plus tard à la suite de la parution d’un ouvrage critique sur le fonctionnement du journal (La face cachée du Monde de Pierre Péan et Philippe Cohen). En 2008, Plenel lance Mediapart, un journal sur Internet, foncièrement indépendant et ayant déjà déniché de nombreux scoops malgré une rédaction réduite.




Faut-il croire les journalistes ? (2/3)
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Lens enfonce Le Mans !

Samedi soir, le Racing Club de Lens a dominé Le Mans (2-1) pour le compte de la 23e journée du championnat de France de Ligue 1. Les buts ont été inscrits par Monnet-Paquet (30e) et Eduardo (50e) pour Lens et Maïga pour Le Mans (82e). Avec ce succès, le Racing gagne une place et se retrouve quatorzièmes. Les Sarthois, eux, restent engoncés dans le bas de tableau à la dix-huitième position et comptent désormais sept points de retard sur Nice, premier non relégable.


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Déclarations d'après match :

Arnaud Cormier, entraîneur du Mans : "Lens a montré plus d'agressivité et a mérité sa victoire. On a pêché dans l'envie, on n'a pas été à la hauteur de l'événement, on n'a pas été assez agressifs dans les zones de finition, on n'a pas été tous à notre meilleur niveau. C'est dommage ! Ce n'est pas le moment de tirer sur les joueurs, on est tous conscients de la situation mais les Lensois ont été supérieurs à nous, au moins dans l'impact. Quand Lens a attaqué, on a été rapidement en difficulté. Ce deuxième but lensois nous a fait très mal. Mes joueurs sont touchés par notre situation mais il n'y a pas de syndrôme extérieur pour autant, malgré nos 11 défaites en 11 matchs loin de nos bases. Ce qui est pénible, c'est que mes joueurs sont pleinement impliqués, ils ne sont pas forcément en difficulté mais la défaite est toujours là. Je pense que Lens se sauve ce soir, on ne pourra plus les rattraper. Mais il y a d'autres adversaires à portée de fusil donc tout reste jouable."



Jean-Guy Wallemme, entraîneur de Lens : "C'était un match très important, on devait le gagner. C'est ce qu'on a fait ! On aurait dû être soulagés plus tôt mais l'essentiel est là, on a fait le boulot ! On aurait pu éviter le but sarthois, on est quatre devant le ballon, c'est dommage ! Du coup, on a eu un peu peur. On a mis deux buts, ce qui est rare pour nous ! C'est un motif de satisfaction. Mes joueurs ont bien entamé le match mais on a été en difficulté dans le domaine athlétique. C'est une étape supplémentaire. Maintenant, on va jouer Marseille un peu plus dans la sérénité, après il y aura Lyon. Bref, ca va être difficile. Le maintien va se jouer autour de 40 points. Il en reste dix à prendre. Bédimo a fait un bon match, on avait une carence à gauche, il la remplit. Il est venu dans mes bras après le but. C'était sympa. C'est un garçon attachant ! Il va nous faire du bien !"


Propos recueillis par Samuel Duhamel

26.1.10

Les concepts d’Ivan Illich

Comprendre la pensée d’Illich, c’est avant tout comprendre les concepts qu’il a fomentés. Car dans chacun de ses ouvrages, des thèmes référentiels reviennent. Ce qui est intéressant dans la réflexion d’Illich, ce sont moins les solutions de changement qu’il propose que le regard radicalement critique car radicalement humaniste qu’il jette sur nos institutions. Illich nous apprend à voir la réalité différemment, il en souligne les carences et les trop-pleins. Et ce regard critique s’appuie sur une pensée fine et aiguisée par des concepts nouveaux. Voici donc une liste non exhaustive des notions inventées par Illich avec leur signification et leur incidence sur notre vie quotidienne.

Monopole radical : dans de nombreux ouvrages, Illich dénonce le « monopole radical » que certaines institutions détiennent dans nos sociétés. L’école détient ainsi le « monopole radical » de l’éducation, les hôpitaux et les services médicaux le « monopole radical » des soins, la voiture et les autoroutes, celui du transport, la prison, celui de sanction lourde et d’expiation… Lorsqu’elles atteignent le statut de « monopole radical », c’est-à-dire qu’elles excluent et délégitiment toutes les autres formes possibles de transmission de l’éducation, de soins, de transport ou de sanction sociale, ces institutions deviennent dangereuses. Pour Illich, « monopole radical » s’oppose de front avec autonomie. Lorsqu’une institution détient le monopole, elle fait perdre à l’Homme son autonomie. Elle devient obligatoire et exclusive en cela qu’elle « condamne tout autre moyen de parvenir aux résultats recherchés ». Ainsi, l’Homme devient contraint par l’outil. Il ne contrôle donc plus les institutions, ce sont les institutions qui le contrôlent. Pour Illich, « il y a monopole radical lorsque l’outil programmé évince le pouvoir-faire de l’individu. Cette domination instaure la consommation obligatoire et dès lors restreint l’autonomie de la personne. »

Contre-productivité de l’outil : Illich montre que lorsqu’une institution accède au rang de « monopole radical », lorsqu’elle s’impose comme la seule voie possible, elle devient contre-productive. Ainsi, l’école censée intégrer l’élève dans une communauté et élever la pensée finit par exclure les non-diplômés et stériliser la réflexion. La voiture immobilise, la prison crée des brigands plutôt que d’honnêtes hommes… L’exemple du système médical est à ce sujet exemplaire : Illich montre que notre système médical est d’abord un système de soins avant d’être un système de santé. Il est quasiment exclusivement tourné vers la réparation et non la prévention. Seulement à force de vouloir guérir, le système rend malade. 5% de toutes les admissions dans les hôpitaux aux Etats-Unis ont comme motif une mauvaise réaction à un médicament, 20% des admis en hôpital universitaire y contractent une maladie, l’hôpital est l’une des branches industrielles les plus accidentogènes avec le secteur des mines et celui de la construction des bâtiments de grande hauteur… Face à ces institutions pourtant contre-productives, l’Homme devient sujet. Il espère un résultat immédiat de son passage dans l’institution, il est dans la consommation pure. Le moindre mal de tête ? La consommation de médicament. La nécessité de trouver un emploi ? La consommation d’heures de cours pour acquérir un diplôme ! La volonté de se déplacer ? « Chéri, démarre la voiture ! » Pourtant, en comparaison avec la bicyclette, une voiture peut-être jusqu’à quatre fois plus lente si l’on prend en compte le temps passé à travailler pour obtenir les ressources nécessaires au déplacement. Malgré les apparences, l’outil industriel est donc souvent un outil contre-productif.

Convivialité : Illich espère que l’Humanité prendra un jour conscience des chaînes qu’elle s’impose dans la société industrielle, qu’elle s’en libérera et créera une société opposée à celle d’aujourd’hui. Cette société, il l’appelle « conviviale ». Il la définit comme une société « où l’outil moderne est au service de la personne et non au service d’un corps de spécialistes. Conviviale est la société où l’homme contrôle l’outil. » La société conviviale s’appuie sur des valeurs de base : la survie, l’équité et l’autonomie qui sont le contraire des valeurs de base de la société industrielle : l’élimination, la contrainte et l’exclusion. La société propose donc un mode d’organisation sociale basé sur l’épanouissement. L’Homme, de sujet, devient acteur des institutions. Pour autant, comme le rappelle Illich, une société conviviale n’exclut pas obligatoirement les institutions reines de la société industrielle. Ainsi, elle « n’interdit pas l’école. Elle proscrit le système scolaire perverti en outil obligatoire, fondé sur la ségrégation et le rejet des recalés. » La convivialité représente donc la possibilité d’une vie autre, fondée sur la disparition de fléaux comme la précarité, le stress sociétal, l’isolement ou l’imposition de solutions clés en main. Elle permet de gagner en rendement social ce qu’elle fait perdre en rentabilité industrielle. Elle est basée sur l’être et non plus sur l’avoir. En un mot, elle génère moins de biens mais plus de liens.

Samuel Duhamel

Ivan Illich, précurseur de l’écologie politique

« Un monde de demandes sans cesse croissantes n’est pas seulement d’une nature mauvaise, il devient tout bonnement l’enfer… »
Ivan Illich, Une société sans école, 1970

Et si le problème d’Ivan Illich avait été d’avoir eu raison trop tôt ? Et si son avant-gardisme avait été un inconvénient plus qu’un atout ? Lors de l’écriture de ses principaux essais (Energie et équité, La convivialité, Némésis médicale…), les sociétés occidentales sont encore bercées par le ronronnement de la croissance des Trente Glorieuses. Plein emploi, accès facilité aux innovations technologiques, porte-monnaie remplis…, le monde industrialisé surfe sur la vague du toujours plus. En France, René Dumont, le premier candidat écologiste à une élection présidentielle, récolte 1,3% des votes et bien des sarcasmes. Le club de Rome et son rapport Halte à la croissance ? est moqué, son catastrophisme dénoncé. A l’époque, l’écologie politique n’est qu’un courant marginal animé par des savants fous ou de doux rêveurs. C’est dans ce contexte que germe la pensée d'Ivan Illich.

Illich porte un regard radicalement critique sur le monde qui l’entoure. Il remet en doute ce qui est considéré comme allant de soi. Pour lui, la société industrielle et les institutions qui la composent (l’école, l’hôpital, la voiture…) ne constituent pas des modèles de développement. Au contraire. Elles sont incompatibles avec la société conviviale qu’il appelle de ses vœux, c’est-à-dire une société dont les fondements sont la recherche perpétuelle de l’épanouissement de tous les Hommes et non d’une minorité. Illich explique dès les années 70 que la généralisation du monde de vie occidental dans les pays du Sud est à la fois impossible financièrement et contre-productive humainement. Sa vie durant, il montre que l’école exclut plus qu’elle n’intègre, que la voiture nous freine plus qu’elle nous permet d’avancer, que l’hôpital nous rend malades plus qu’il nous soigne. Pour ses amis Valentine Borremans et Jean Robert, « Illich fut le plus lucide des critiques de la société industrielle. Ses thèses ont peut-être été oubliées, mais jamais elles n’ont été infirmées. Après elles, la société industrielle a perdu toute justification théorique. Elle ne tient debout que grâce à l’hébétude de ses membres et au cynisme de ses dirigeants. »

Et c’est en cela que la pensée d’Illich est aujourd’hui douloureuse à appréhender. Le lire, c’est se rendre compte qu’il avait raison trop tôt, que sa réflexion avait quarante ans d’avance au moins sur celle des penseurs politiques de l’époque et que les dérives de notre système économique mondialisé auraient certainement pu être corrigées si on l’avait écouté. Car aujourd’hui, de quoi a-t-on peur ? Qu’est-ce qui nous choque dans ce monde en 2010 ? L’injuste répartition des revenus qui font que 350 milliardaires gagnent autant que 4 000 000 000 d’oubliés. Illich dénonçait cette tendance naissante dès 1965. La destruction de l’environnement par et pour la recherche du profit maximal ? Illich a toujours critiqué la surabondance vantant les mérites de « la joie dans la sobriété » et de la recherche de « rendement social » plus que de « rentabilité industrielle ». La perte de sens et d’autonomie dans l’existence de l’Homme ? C’est justement en décrivant la société conviviale qu’Illich cherchait à faire de nous des citoyens acteurs de nos vies et non plus des consommateurs obnubilés par l’avoir.

Quelque part, qu’une société comme la nôtre ait pu laisser de côté une pensée aussi vive et foisonnante que celle d’Illich incite au pessimisme. Nous vivons sur une planète finie. A long terme, notre modèle économique est incompatible avec la poursuite d’une vie humaine sur Terre. Nous savons que des civilisations aussi intelligentes que celles des Mayas, des Incas ou des Aztèques ont disparu. Et nous avons, avec des penseurs comme Illich, les clés pour reconstruire une société sobre, joyeuse et tournée vers l’Homme… donc conviviale. Et pourtant, nous ne faisons rien ou si peu et l’écologie reste un courant politique parmi tant d’autres. La révolution des mentalités à laquelle Illich nous appelle ne se fera sans doute pas en un jour ; mais elle est indispensable pour que l’Homme du XXIe siècle sorte enfin de la caverne que Platon décrivait dans l’Antiquité. Le premier livre d’Ivan Illich est intitulé Libérer l’avenir. C’est sans doute la définition la plus simple mais aussi la plus ambitieuse que l’on puisse donner à l’écologie aujourd’hui.

Samuel Duhamel

Illich dans le texte

Voici une compilation subjective de citations d’Ivan Illich, un condensé de sa pensée. Elles décrivent avec minutie mais sans emphase la société conviviale à laquelle aspirait l’auteur autrichien.

« Il nous revient de combattre l’école publique et gratuite au nom de la véritable égalité des chances devant l’éducation. La jeunesse veut des institutions éducatives qui lui assurent vraiment l’éducation. Elle n’a pas besoin, elle ne veut pas de soins maternels, de certificats de garantie ni d’endoctrinement. »
In Libérer l’avenir, 1970

« L’esprit est conditionné au sous-développement lorsque l’on parvient à faire admettre aux masses que leurs besoins se définissent comme un appel aux solutions occidentales, ces solutions toutes faites qui ne leur sont pas accessibles. »
In Libérer l’avenir, 1970

« L’éducation véritable est l’éducation par laquelle la conscience s’éveille à de nouvelles possibilités de l’homme, l’éducation qui met l’imagination créatrice au service d’une vie plus humaine. Le sous-développement, au contraire, suppose une capitulation de la conscience sociale et l’acceptation des conditions préfabriquées.
In Libérer l’avenir, 1970

« Si l’on veut cesser de dépendre des écoles, ce n’est pas en investissant les ressources budgétaires dans un nouveau système destiné à "faire" apprendre que l’on y parviendra. Ce qu’il faut plutôt, c’est créer de nouveaux rapports entre l’homme et ce qui l’entoure qui soient source d’éducation. »
In Une société sans école, 1970

« Plus que la soif de carburant, c’est l’abondance d’énergie qui mène à l’exploitation. Pour que les rapports sociaux soient placés sous le signe de l’équité, il faut qu’une société limite d’elle-même la consommation d’énergie de ses plus puissants citoyens. »
In Energie et équité, 1973

« Le monde actuel est divisé en deux : il y a ceux qui n’ont pas assez et ceux qui ont trop ; ceux que les voitures chassent de la route et ceux qui conduisent ces voitures. Les pauvres sont frustrés et les riches toujours insatisfaits. Une société où chacun saurait ce qui est assez serait peut-être une société pauvre ; elle serait sûrement riche de surprises et libre. »
In La convivialité, 1973

« Les hommes n’ont pas besoin de davantage d’enseignement. Ils ont besoin d’apprendre certaines choses. Il faut apprendre à renoncer, ce qui ne s’apprend pas à l’école, apprendre à vivre à l’intérieur de certaines limites, comme l’exige par exemple la question de la natalité. La survie humaine dépend de la capacité des intéressés d’apprendre vite par eux-mêmes ce qu’ils ne peuvent pas faire. Les hommes doivent apprendre à contrôler leur reproduction, leur consommation et leur usage des choses. Il est impossible d’éduquer les gens à la pauvreté volontaire, de même que la maîtrise de soi ne peut être le résultat d’une manipulation. Il est impossible d’enseigner la renonciation joyeuse et équilibrée dans un monde totalement structuré en vue de produire toujours plus et de créer l’illusion que cela coûte toujours moins cher. »
In La convivialité, 1973

« La santé a cessé d’être cette propriété naturelle dont chaque homme est présumé doté tant que la preuve n’a pas été faite qu’il est malade, et elle est devenue ce rêve inaccessible, cette promesse toujours lointaine à laquelle chacun peut prétendre en vertu des principes de justice sociale. »
In Némésis médicale, 1975

« Nous vivons à une époque où l’apprendre est programmé, l’habiter urbanisé, le déplacement motorisé, les communications canalisées et où, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, presqu’un tiers des denrées alimentaires consommées proviennent de marchés éloignés. Dans une société sur-industrialisée à ce point, les gens sont conditionnés à obtenir des choses et non à les faire. Ce qu’ils veulent, c’est être éduqués, transportés, soignés ou guidés plutôt que d’apprendre, de se déplacer, de guérir et de trouver leur propre voie. »
In Némésis médicale, 1975

20.1.10

Ivan Illich, l’Epiméthée du XXe siècle

Lors de la création du monde, les dieux grecs demandèrent à Prométhée et Epiméthée d’accorder à chaque race des qualités suffisantes pour assurer l’équilibre de la Terre. Epiméthée se chargea de cette tâche. Il donna à chaque animal un atout pour pouvoir échapper à d’éventuels prédateurs. Certains furent créés lents mais imposants, d’autres petits mais rapides, d’autres encore vulnérables mais incomestibles. Mais lorsqu’il dût équiper l’espèce humaine, Epiméthée avait déjà distribué toutes les facultés que les dieux lui avaient confiées. Pour rattraper l’oubli de son frère, Prométhée alla voler le fer à Athéna et le feu à Zeus et les donna aux Hommes. Faute de capacités physiques, la faculté de l’Homme sera désormais dans l’ingéniosité et le savoir-faire technique.

Mais le vol du fer et du feu provoqua la colère de Zeus. Pour se venger de Prométhée, Zeus l’enchaîna au mont Caucase où son foie fut dévoré chaque jour par un aigle.
Et pour se venger d’Epiméthée, coupable d’avoir laissé l’Homme sans défense, Zeus créa Pandore, une femme sublime, généreuse et intelligente. Avant de l’envoyer sur Terre, il donna à la jeune femme une boîte qui contenait tous les maux de l’Univers comme la guerre, la famine ou le vice. Au fond de la jarre, cachée par la folie et la misère se trouvait une qualité que Zeus avait laissée là par erreur : l’Espoir. Lorsqu’elle arriva sur Terre, Pandore tomba éperdument amoureuse d’Epiméthée qui l’épousa malgré les avertissements de sa famille. C’est alors que Pandore ouvrit la boîte de Zeus et laissa échapper sans le savoir tous les maux de la Terre. Lorsqu’elle se rendit compte de son erreur, elle referma la boîte ; trop tard, seul l’Espoir demeura au fond.

Depuis lors, les Hommes en voulurent à Epiméthée, coupable d’avoir épousé la femme dispensatrice de tous les maux, et portèrent en héros Prométhée, libéré du mont Caucase par Héraclès. Ils organisèrent leur société autour du mythe prométhéen : désormais sera considéré comme progrès toutes les inventions permises par le fer et le feu. C’est dans l’accumulation de ces choses construites que l’Homme se réalisera. Très vite pourtant, une minorité douta de l’intérêt de cet objectif commun : pourquoi vouloir entasser toutes ces choses façonnées par la main de l’Homme ? La destruction de la nature pour la construction des biens humains est-elle vraiment salutaire ? N’y a-t-il pas un objectif de société plus noble ?

Et cette minorité se rappela de ce qu’avait fait Epiméthée : dans leurs yeux, il n’était pas celui qui avait oublié les Hommes mais celui qui avait cherché l’équilibre de la nature, il n’était pas l’époux de la semeuse de violence et de misère mais le mari de la gardienne de l’Espoir, il n’était pas celui qui cherchait à avoir plus mais celui qui perdit son âme par amour d’une femme. Epiméthée a défendu par ses actes un mode de vie différent basé sur un respect de l’environnement, l’amour du prochain et l’espoir d’un autre monde. C’est en cela qu’Ivan Illich fut un épiméthéen [1]. C’est en cela qu’Ivan Illich fut l’un des plus grands penseurs de notre temps.

Ivan Illich est né en 1926 à Vienne dans une famille qui dût déménager plusieurs fois, victime de l’antisémitisme du prince Paul de Yougoslavie puis de l’Allemagne nazie. Il étudia la théologie et la philosophie à Rome et devînt prêtre. Après cinq ans passés à New York dans une petite paroisse, il codirigea l’université catholique de Porto-Rico de 1956 à 1960. Il quitta son poste suite à un différend avec un évêque qui militait contre le port du préservatif. Illich fut d’ailleurs souvent en porte-à-faux avec les dogmes de l’église traditionnelle tant et si bien qu’il abandonna la prêtrise en 1969.

Cosmopolite et polyglotte (il apprit l’allemand, l’anglais, l’italien, l’espagnol mais aussi le tagalog, l’ourdou, l’hindi et le japonais), Illich créa le centre interculturel de documentation à Cuernavaca au Mexique en 1966. Via cet espace de formation, il voulait acquérir une influence suffisante pour convaincre le pape Jean XXIII de ne pas envoyer d’ecclésiastiques occidentaux en Amérique du Sud, craignant les conséquences d’une telle colonisation des pensées.

Auteur d’une vingtaine de livres critiques sur l’état du monde dans les années 1960-1970, Illich était un radical humaniste. Radical en cela qu’il s’est montré l’ennemi de toutes les certitudes, rejetant des institutions jugées salutaires par tous comme l’école, l’hôpital ou la voiture. Humaniste en cela que sa vie était toute entière tournée vers l’autre et n’avait d’autre but que de faciliter l’existence de chacun dans un souci d’équité, de justice et de partage.
Inventeur des concepts de « monopole radical » et de « contre-productivité », il a montré en quoi les organisations modernes, lorsqu’elles atteignent un seuil critique, s’érigent en obstacles de leur propre fonctionnement : ainsi la médecine nuit à la santé plus qu’elle ne la préserve l’école abêtit plus qu’elle n’élève, la vitesse fait perdre du temps, les communications empêchent le véritable échange…

Père de l’écologie politique au même titre que Jacques Ellul, André Gorz ou René Dumont, Illich a réussi sa vie durant à être en adéquation avec la rigueur de sa pensée. Son œuvre nous incite à quitter le confort relatif de la société industrialisée pour entrer dans une ère nouvelle, celle de la convivialité. Une ère où l’argent perd de sa valeur et où le contact humain devient l’élément clé de l’organisation de la société. Une ère où la production et l’accumulation ne sont plus érigées en objectifs ultimes mais où la poursuite d’une vie authentiquement humaine sur Terre pour aujourd’hui et pour demain devient le but recherché.

Illich est mort en 2002, à l’âge de 76 ans, des suites d’une tumeur qu’il a volontairement choisi de ne pas opérer et qu’il garda plus vingt ans. Il est parti dans son sommeil [2], heureux et apaisé. Il nous laisse une œuvre d’une richesse incomparable, semblable à la boîte de Pandore, en cela qu’elle ne contient qu’une chose : l’Espoir. C’est aussi en cela qu’Illich est le nouvel Epiméthée.

Samuel Duhamel

[1]Lire Illich l’épiméthéen par Dominique Michel ici.

[2]Lire le texte de Jacques Dufresne, La mort d’Ivan Illich ici.

17.1.10

Le PSG, nouvelle victime du LOSC

Lille a battu sans difficulté Paris (3-1) hier soir pour le compte de la 20e journée du championnat de France de Ligue 1. Les buts nordistes ont été inscrits par Obraniak, Balmont et Béria. C'est Mevlut Erding qui a réduit la marque en fin de rencontre pour le PSG. Avec ce nouveau succès, le septième consécutif en championnat, le LOSC conforte sa deuxième place. Les Parisiens, eux, perdent deux rangs et se retrouvent dixièmes.

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Echos et déclarations :
Antoine Kombouaré, entraîneur du PSG : "On a fait un début de match catastrophique, on a été battus dans tous les duels, on a joué à reculons. Ce but en début de match nous a mis en difficulté. On a plombé la suite de la rencontre sur les premières minutes. A la mi-temps, j'étais quand même confiant mais après on prend un deuxième but rapide. A 2-0, c'est plié. J'ai de la colère et de la frustration, on aurait pu revenir. C'est la première fois qu'on prend trois buts, c'est la première fois qu'on passe vraiment au travers cette saison. Lille ravage tout sur son passage. J'espère que mes joueurs vont relever la tête. Ce ne sont que trois points de perdus. Il faut battre Monaco mercredi. Ce soir, je dis "Bravo à Lille !" Le LOSC est une très grande équipe, l'une des plus belles d'Europe. A chaque fois, c'est trois, quatre buts... Mais en même temps, c'est la première fois qu'on rate totalement notre sortie. Maintenant, la force d'une grande équipe, c'est de réagir. C'est ce que j'attends de mes joueurs. Ce qui m'embête le plus, c'est qu'on ait défendu si-bas, on a été fébriles, on a eu les chocotes..."

Rudy Garcia, entraîneur du LOSC : "On reste sur deux victoires en 2010, on repart sur le même rythme qu'en 2009. On a joué à notre meilleur niveau sur un terrain très difficile. On a encore beaucoup marqué, on n'a pas été en difficulté. Je regrette ce but encaissé. Mais je suis content de ces trois points. Les joueurs prennent du plaisir à jouer ensemble. On sait que quoiqu'il se passe, ils vont donner le meilleur d'eux-mêmes. C'est encore un match abouti. Mais attention, Montpellier, Monaco et Lyon ont gagné. On va regarder Bordeaux-Marseille demain (aujourd'hui) tranquillement. On veut rester en haut mais c'est très serré. On continue à marquer malgré l'absence de Gervinho et d'Aubameyang. Mercredi, on va à Sochaux, ça va être serré ! Pour Hazard, il n'y a pas de souci, il a juste pris un coup, je pense qu'il pourra jouer mercredi. La force des joueurs, c'est de savoir breaké dans un match. Ils continuent toujours à aller de l'avant et savent très bien gérer le score. Mais encore une fois, notre équilibre est très fragile ; pour l'instant, ça tient !"

Mickaël Landreau, gardien du LOSC :"La belle série continue mais c'est très serré dans le haut de tableau. On est contents de notre parcours. Le terrain était lourd mais on a fait une belle prestation. Ca fait plaisir, on prend de plus en plus confiance, on aime jouer ensemble. Ce soir, c'est Obraniak, Balmont et Béria qui marquent, demain, ce seront d'autres joueurs. C'est notre septième succès, ce n'est pas par hasard. On va s'atteler à bien récupérer pour Sochaux maintenant. Il y a beaucoup d'envie chez nous, on cherche à chaque fois à effectuer beaucoup d'efforts. Mes retrouvailles avec Paris se sont bien passées. Ce n'est pas la même chose que lorsque je rejoue Nantes car j'ai beaucoup plus d'attaches là-bas."
Propos recueillis par Samuel Duhamel

23.12.09

Janot n'aura pas suffi !

Malgré une prestation exceptionnelle, Jérémy Janot, le gardien de Saint-Etienne, n'a pas réussi à empêcher la défaite de son équipe hier soir face au Racing Club de Lens (1-0). Le but a été inscrit sur pénalty à la dernière minute par le Brésilien Eduardo. Avec ce nouveau revers, les Verts restent engoncés dans le bas de tableau avec seulement 16 points à mi-championnat. Les Sang et Or, eux, sont maintenant dans le ventre mou avec 26 points acquis en 19 matchs. Avec une seule défaite lors de leurs neuf derniers matchs, ils peuvent espérer une deuxième partie de saison de toute beauté.

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Echos et déclarations

Jean-Guy Wallemme : "Janot a été exceptionnel, on savait qu'on allait avoir des occasions mais on a sans doute été trop maladroits. On l'a mis en valeur, lui aime ça, il est tonique, il va vite, mais c'est vrai qu'on a raté pas mal d'occasions, on a manqué de lucidité. On a joué dans ce qu'ils avaient préparé, Roudet a été cadenassé par Matuidi, on a eu du mal. On revient de loin, on a 26 points, je ne pensais pas qu'on allait avoir autant de points à la trêve. Il faut savourer maintenant mais aussi prévoir qu'il y a 7 matchs en janvier. On a pris pas mal de points en fin de match ces derniers temps (Marseille, Paris, Saint-Etienne), ça s'est joué au mental. Serge Aurier, c'est un choix ! Il a 17 ans, c'est un signe fort par rapport aux jeunes du centre de formation et Serge a fait son travail face à un Payet déroutant. Le 1er match est important dans une carrière, j'avais demandé à ses coéquipiers de bien l'entourer. La blessure de Boukari ? Son genou a tourné, je crains qu'il souffre d'une entorse. Le panenka d'Edu ? C'est un très gros risque, mais Edu savait que Janot allait plonger, ça fait plaisir !"

Première : Du haut de ses 16 ans et 363 jours, Serge Aurier a joué pour la première fois en L1. Le capitaine de la CFA du RC Lens a remplacé par Marco Ramos, suspendu.

Christophe Galtier : "C'était important de ramener un point d'ici, on a eu un premier quart d'heure difficile, Janot a été exceptionnel. On a trop subi en fin de match. C'est une grosse déception, les joueurs ont beaucoup donné. On a eu une entame de match très difficile, c'était tendu, on était recroquevillés, on a concédé des coups francs stupides. Je suis satisfaite de la deuxième période. On n'a pas assez percuté, tiré et centré mais c'est le lot des équipes en difficulté. Le chantier primordial, c'est d'avoir une assise défensive mais le chantier offensif est énorme aussi, par rapport à ce que j'ai vu ce soir, je ne peux pas être satisfait. Concernant les absents, Bayal sera absent encore deux mois et Sanogo reviendra mi-janvier. Par rapport à ces deux premiers matchs, au niveau des points, ce n'est pas satisfaisant mais au niveau de la combativité ey de la solidarité, c'était bien mais ça, c'est le minimum. Il faut avoir plus de sérénité. Je dois maintenant trouver les meilleures complémentarités possibles. Je vais sauver Saint-Etienne, je suis convaincu et déterminé."

Toifilou Maoulida : "J'ai eu deux occasions dans le match, tous les joueurs ont eu des occasions mais on n'a pas su les concrétiser, on aurait pu mener 3-0 à la pause mais Janot a été exceptionnel. On a arraché la victoire à la 92e minute. Le maintien n'est pas encore acquis. On va encore perdre des matchs, mais on va revenir forts même si notre calendrier va être difficile. On joue bien, c'est vrai, on gagne avec la manière. Notre état d'esprit a changé, on a pris conscience de nos qualités. Sur le pénalty, le ballon me tombe sur la main. L'arbitre a sifflé, je suis bousculé et je tombe. La victoire est méritée, les Stéphanois nous l'ont dit. On a eu de la chance. Bravo à Eduardo ! Il fallait avoir du culot."

Propos recueillis par Samuel Duhamel

16.12.09

Et maintenant, le froid pour les réfugiés de Calais !


Hier, le gouvernement français a renvoyé neuf Afghans dans leur pays d'origine, un pays en guerre et en déshérence. Une manière de convaincre ceux qui ne sont pas encore partis de rester chez eux. La méthode est connue, elle ne marchera pas. Quand on quitte sa famille, ses racines et ses amis, c'est qu'on a de bonnes raisons de le faire. Dans le Calaisis, malgré la pression policière, la destruction des squats et le dénuement qui les touche, les migrants sont toujours là. Ils sont afghans mais aussi irakiens, iraniens, palestiniens, érythréens ou égyptiens. Dorénavant, outre l'Etat policier et les passeurs, ils ont un autre ennemi à défier : le froid. Depuis 2002 et la fermeture du centre de réfugiés de Sangatte, aucun d'entre eux n'est tombé des conséquences d'un hiver trop rude. C'est presqu'un miracle. Les miracles arrivent rarement...
Samuel Duhamel

11.12.09

Lille, quatre à quatre

Hier soir, Lille a atomisé Saint-Etienne (4-0) pour le compte de la 11e journée du championnat de Ligue 1. Les buts ont été inscrits par Frau, Cabaye, Gervinho et Rami. C'est le quatrième succès de rang pour le LOSC à domicile, le troisième avec quatre buts marqués. Le LOSC est désormais huitième de Ligue 1 à seulement deux points de Montpellier, deuxième. Les Verts, eux, restent engoncés dans les bas-fonds du tableau à la dix-septième place. Ils ne comptent que trois points d'avance sur Boulogne-sur-Mer, actuel premier relégable.

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Echos et déclarations :
Alain Roche Antoine Kombouaré en observateurs : le directeur sportif et l'entraîneur parisiens étaient dans les tribunes du stadium ce soir. La raison est simple : le PSG accueille les Verts dimanche à 17h.

Quatrième succès consécutif à domicile pour le LOSC, le troisième avec quatre buts marqués (après Valenciennes 4-0 et Lyon 4-3).

Grâce à leur huitième but de la saison en L1, Frau et Gervinho montent sur la deuxième marche du classement des buteurs du championnat. Ils sont devancés par Nênê avec 10 buts.
Rudy Garcia, entraîneur de Lille : "On est sur une série intéressante, 15 points sur 18, on est vraiment installés dans la première moitié de tableau, il faudra maintenant être performant à Monaco. C'est un match accompli, on a mieux géré la deuxième période, on a été matures, intelligents. On a aspiré l'équipe de Saint-Etienne. J'ai aimé le comportement de mon équipe ce soir. Tout le monde a bien travaillé défensivement. Il faut se préserver du sentiment d'invincibilité. L'état d'esprit est excellent depuis le début de saison. On a bien su rebondir, on est une équipe jeune, enthousiaste, et en plus on sait maintenant se montrer patients. Sur le but d'Adil, il a fermé les yeux, je suis sûr (rires) non, en fait, il bosse les coups francs à l'entraînement, c'est bien !"
Alain Perrin, entraîneur de Saint-Etienne : "Après le 2e but, les joueurs ont baissé les bras. A 2-0, ils ont senti que la tâche était impossible. Ce n'est pas un match à oublier, il doit nous alerter sur notre situation, ça doit nous servir d'électrochoc. Si on joue comme ça au Parc dimanche, on aura la même punition. C'est inquiétant. Dans notre situation, on doit se battre jusqu'à la dernière minute, on ne doit pas se désunir comme ça. On va discuter, regarder le match pour voir quelles sont nos erreurs. On doit pas laisser filer un match comme cela. On a commis trop de fautes techniques. Mes joueurs ont peut-être été découragés. Si on veut garder notre place en L1, il faut changer d'attitude. On est inoffensifs, il y a trop d'approximations, ce n'est pas assez consistant pour inquiéter l'adversaire. C'est un problème de confiance, c'est sûr. On est dans une spirale négative. On a pas su relever le challenge. Je n'ai pas le sentiment que mes joueurs m'aient lâché, il faut faire davantage d'effort. Mes joueurs étaient vraiment motivés avant le match mais lorsque les choses ne se déroulent pas bien, on lâche ! Il n'y a pas de crise entre les joueurs, il y a une crise de résultats. On a trop de jeunes joueurs livrés à eux-mêmes avec nos nombreuses absences. Les absents pourraient rassurer nos jeunes mais ce n'est pas le cas. En partie, les solutions sont à l'infirmerie, on va essayer de bien préparer le mercato. On va faire l'inventaire des joueurs sur lesquels on peut compter !"
Propos recueillis par Samuel Duhamel

4.12.09

Paris en cinquième vitesse !

Le PSG a balayé l'USBCO mercredi soir lors du match en retard de la 14e journée au stade de la Libération.
Les Nordistes étaient pourtant bien entrés dans la rencontre et prenaient l'avantage peu avant la mi-temps grâce à une frappe surpuissante de Guillaume Ducatel.
Mais au retour du vestiaire, sous l'impulsion de Peguy Luyindula, les hommes de Kombouaré se sont révoltés inscrivant quatre buts en dix minutes (Chantôme, Luyindula et doublé d'Erding). Ramaré a réduit le score sur pénalty mais c'est Maurice, l'attaquant parisien, qui a permis aux joueurs de la capitale de l'emporter avec trois buts d'écart. Score final : 2-5 ! Les Parisiens gagnent cinq places au classement passant de la 12e à la 7e position. Les Boulonnais restent avant derniers.

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Décalarations d'après-match :


Laurent Guyot, entraîneur USBCO :"C'est une énorme claque qu'on prend ce soir. La déception est à la hauteur des espoirs qu'on avait à la mi-temps de ce match. On a tout perdu en quelques minutes, la rentrée de Luyindula nous fait mal. Va falloir être capables de rebondir dès dimanche contre Lens. On y cru pendant 60 minutes, on jouait avec de l'envie, on contenait les Parisiens mais après leur but, on a un peu craqué. Psychologiquement, c'est dur ! On est fragilisés, c'est sûr. Faut se remobiliser tout de suite, l'objectif maintien est toujours abordable."

Antoine Kombouaré, entraîneur PSG :"Mes joueurs se sont réveillés en deuxième mi-temps. On était incroyablement fébriles en première mi-temps, on a su retrouver du jeu avec des passes courtes. Le terrain était difficile, il faut dire que la défense de Boulogne a pris l'eau. Ce qui est rageant, c'est leur deuxième but, on doit pas le prendre, on n'a pas le droit de relancer l'adversaire comme ça. Peguy a fait une très bonne entrée, c'est bien. Quand on gagne, on garde beaucoup de positif. J'attends beaucoup de Peguy, il va vite, il peut garder les ballons, servir les attaquants. Clément Chantôme, décalé à droite, nous permet de revenir dans la partie, c'est bien aussi. Je ne vais pas m'enflammer pour autant. C'est notre deuxième succès de rang. Mais maintenant, c'est Bordeaux, ça va être dur ! Quand on est Paris, il faut essayer de figurer dans la première moitié. Je n'ai pas envie de parler d'arbitrage, je ne veux pas commenter le penalty pour nous. Il a été sifflé, tant mieux pour nous. On accumule de la confiance avant Bordeaux, c'est bien mais ce sera autrement plus dur ! Edel n'a pas eu grand chose à faire et ce qu'il a eu à faire, il l'a bien fait !"

Propos recueillis par Samuel Duhamel

25.11.09

Pour aider les aidants : la proximologie !


Lorsqu'une maladie grave frappe une personne, c'est tout son entourage qui est touché. Il faut alors repenser les liens entre les membres de la famille et apporter du réconfort et des conseils à la personne malade. Mais à force d'aider, les proches peuvent eux aussi se laisser déborder par la maladie et ne plus réussir à remplir leur rôle. C'est l'objet de la proximologie, une discipline qui étudie les relations entre les malades et leurs proches. Avec un constat simple : les personnes qui aident doivent, elles aussi, être aidées. Ci-dessus un reportage sur la proximologie diffusé sur M6 le 24 novembre lors du 12.50.
Samuel Duhamel

22.11.09

Lens progresse !

Au terme d'un match débridé, le Racing Club de Lens a battu l'Association sportive Nancy Lorraine hier soir (2-1). C'est pourtant les Nancéiens qui ont marqué les premiers grâce à Paul Alo Efoulou à la 53e. Mais les Nordistes se sont accrochés et ont égalisé par Jemma (80e) avant que Monnet-Paquet ne donne la victoire aux siens (84e). Au classement, Lens est 16e avec 15 points et Nancy 11e avec 17 unités.


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Déclarations d'après match :

Jean- Guy Wallemme, entraîneur de Lens : "Ca fait du bien d'autant qu'on méritait de gagner. Ca aurait été cruel de perdre ce match là, on est revenus dans un moment difficile.
On a fait 20 très bonnes premières minutes mais Nancy est difficile à manoeuvrer à l'extérieur, on a eu une belle réaction d'orgueil.
On est allés les chercher haut, on les a fait déjouer. C'est cruel d'avoir pris ce but mais on devait mieux négocier l'action qui amène le but. On a manqué d'efficacité notamment avec la barre de Romain Sartre. On a réussi à renverser le cours du match, c'est bien !
Maintenant, il faut optimiser cette victoire contre Marseille.
On a confiance dans notre jeu désormais même si leur but nous a fait mal. On est allés chercher la gagne alors qu'on avait pas beaucoup de réussite, c'est bien.
C'est important de gagner dans ces conditions, on a pêché dans la finition, on était trop alignés devant leur but.
C'est dans la continuité des matchs contre Lorient et à Sochaux. On fait 7 sur 9 sur ces 3 matchs et on aurait même pu faire 9 sur 9. Je pense qu'il y a quelques semaines, on aurait pas gagner ce match. Lens progresse !
Séb Roudet nous fait du bien, il a une belle capacité technique mais il faut le piquer dans son orgueil pour qu'il soit au top et ce soir, il l'était !
On espérait l'embellie qu'on connaît aujourd'hui, on est en adéquation avec ce qu'on fait avec l'entraînement. Rien n'est fini. Il nous reste des matchs difficiles jusqu'au 23 décembre. C'est pour ça que les points d'aujourd'hui sont très importants pour la confiance."

Pablo Correa, entraîneur de Nancy :"On vit des moments délicats, le contenu du match était bon mais on prend 0 point. C'est la suite de notre match à Saint-Etienne, on tient le choc, on tient le ballon et en 5 minutes d'absence, on perd le match. Pour moi, il n'y a pas de défaite encourageante, ce soir, c'est juste une défaite amère. La sortie de Paul Alo Efoulou, ça ne change rien ! Quand on joue bien et qu'on perd, ça m'emmerde. Quand on joue bien, je m'en fous. Ce qui compte, ce sont les points !
Les buts de Lens viennent d'une absence générale de notre équipe. On doit travailler là-dessus, on manque de maturité pour gérer moments forts et moments faibles.
Mon impression, c'est que c'est Nancy qui a donné la victoire à Lens !"

Propos recueillis par Samuel Duhamel

Wali Mohammadi, de Kaboul à Calais


Ci-dessus un reportage sur Wali Mohammadi, jeune migrant afghan devenu citoyen engagé français. Ce portrait a été diffusé sur M6 le samedi 21 novembre lors du 19.45. L'histoire de Wali, c'est l'histoire de ces millions d'Afghans qui préfèrent l'exil à la misère et à la guerre. Pour Wali, le voyage s'est bien terminé. Alors, pour rendre hommage aux personnes qu'il a cotoyées durant son périple et aux migrants qui n'ont pas eu la chance d'arriver à destination, il a écrit un livre De Kaboul à Calais. Un récit d'exil passionnant pour comprendre la situation en Afghanistan et les raisons qui poussent des minots de 15 ans à quitter leurs racines.
Samuel Duhamel
De Kaboul à Calais, de Wali Mohammadi et Geoffroy Deffrenes, éditions Robert-Laffont, 252 pages, 19 euros

28.10.09

Pour en finir avec l'atome !

"Il est criminel de développer une technologie qu'on ne maîtrise pas, surtout quand elle engage les générations à venir."
Théodore Monod, savant et naturaliste

On présente souvent l'énergie nucléaire comme une solution de compromis. Dangereuse ? Oui, mais elle assure notre indépendance énergétique. Produtrice de déchets radioactifs ? Oui, mais elle n'émet pas de gaz à effet de serre. Difficile à maîtriser ? Oui, mais sans elle, nos besoins en électricité ne pourraient pas être satisfaits.
L'atome serait un moindre mal, un pis-aller, une contrainte salvatrice. Ne tournons pas autour du pot : tout cela est faux ! Le nucléaire ne dispose d'aucun avantage spécifique dont les autres sources d'énergie ne pourraient prétendre. Le nucléaire est une énergie mortifère, polluante et coûteuse et surtout elle n'est en aucun cas indispensable pour assurer l'avenir énergétique de la France et du monde.

L'atome tue. L'Histoire nous l'a appris en août 1945 avec le bombardement d'Hiroshima et de Nagasaki par le président américain Harry Truman. Mais le nucléaire civil est également une plaie pour l'humanité. Lors des catastrophes évidemment (l'explosion de réacteurs à Tcheliabinsk en 1957 et à Tchernobyl en 1986 ont entraîné la mort de centaines de milliers de personnes), mais pas seulement. Les matières radioactives (uranium, plutonium, tritium, césium, strontium...) nous contaminent en permanence. Lorsque ces matières sont présentes en masse dans notre environnement, elles nous irradient et provoquent des mutations au sein de notre organisme pouvant déboucher sur des cancers. En France, depuis l'installation de la première centrale en 1975, les cas de cancer de la thyroïde ont été multipliés par trois. Par ailleurs, différentes études sur la radioactivité montrent que les citoyens habitant à proximité de centrales nucléaires ont statistiquement beaucoup plus de "chances" d'attaper une leucémie. Cette contamination insidieuse a des effets dévastateurs. D'après les experts du CERI (comité européen sur les risques de l'irradiation), le nombre total de morts dues au nucléaire sous toutes ces formes depuis 1945 dépasse les 60 millions. C'est autant que le bilan des deux guerres mondiales réunies... Et ce chiffre pourrait gonfler davantage si d'aventure, des terroristes écrasaient un avion sur une centrale en activité. En France, les usines atomiques n'ont pas été conçues pour supporter l'impact d'un avion de ligne. D'après le World Information Service on Energy, si un tel appareil se crashait sur les bassins de refroidissement de l'usine de retraitement de La Hague, c'est l'équivalent de cinquante fois la quantité de radiations émise par Tchernobyl qui serait libérée...

Et si l'énergie nucléaire tue, c'est aussi par la faute des déchets radiocatifs qu'elle engendre. Car contrairement à ce qu'on entend parfois, le nucléaire pollue. Les déchets radioactifs sont toxiques et contaminent tout ce qui les touche. D'après l'Agence internationale sur l'énergie atomique, plus de 100 000 tonnes de matières radioactives ont été déversées en mer depuis 1945. Aujourd'hui, l'usine de retraitement de La Hague déverse chaque jour 650 000 litres d'eau contaminée dans la Manche. C'est considérable mais c'est pourtant douze fois moins que ce que rejette quotidiennement l'usine de Sellafield (Angleterre) dans la mer d'Irlande... Evidemment, cette pollution a un impact direct sur la biosphère : les homards pêchés en mer d'Irlande présentent ainsi un taux de radioactivité treize fois plus élevé que celui considéré comme acceptable pour la consommation. Autre problème : certains déchets radiocatifs ont une durée de vie quasiment infinie. Ils peuvent être dangereux pendant plus de 200 000 ans, ce qui veut dire que l'arrière-petit-fils de votre arrière-petit-fils pourrait être contaminé par des radiations émises aujourd'hui. Et ce sur près de 6 000 générations...
Le pire dans l'histoire, c'est que même l'argument préféré des nucléocrates ("au moins, l'atome n'émet pas de CO2 !") est inexact. L'énergie nucléaire émet des gaz à effet d'au moins deux façons. D'abord, de manière directe car chaque étape de production d'énergie nucléaire émet du dioxyde de carbone (construction des centrales, extraction et transport de l'uranium, transport des déchets de la centrale à l'usine de retraitement de la Hague puis de l'usine de retraitement à celle de réenrichissement située à... Tomsk en Russie). Puis, de manière indirecte car la France importe de l'éléctricité allemande, majoritairement d'origine fossile, lors de ses pics de consommation. L'énergie nucléaire n'a donc rien de durable, comme le revendiquent parfois ses défenseurs. Le retraitement des déchets ne peut pas être considéré comme un recyclage. Seuls 10% de l'uranium appauvri (déjà utilisé pour produire de l'énergie) peut être réutilisé après une étape de réenrichissement lointaine et dangereuse. Ceci explique sans doute pourquoi seulement trois pays (France, Grande-Bretagne et Japon) sur les trente-deux qui font fonctionner des réacteurs choisissent de retraiter leurs déchets.

Tout cela a un coût. Elevé évidemment. Le prix officiel d'un kilowattheure émis par une centrale nucléaire avoisine les trois centimes d'euro. Mais ce coût ne comprend pas le coût de l'investissement de départ, celui de la recherche, celui des dépenses publiques de sûreté, le coût du combustible, celui du retraitement, de la gestion des déchets, du démantèlement... Si bien que certains spécialistes estiment le coût réel du kilowattheure d'origine nucléaire a six ou sept centimes d'euro. Or, des modèles récents d'éoliennes ont permis de générer de l'électricité au prix de 2,4 centimes d'euro le kilowattheure. Et ce n'est pas tout ! Le nucléaire a également un coût social non négligeable. Aujourd'hui, en France, il concentre 90% des investissements en recherche énergétique contre seulement 2% pour les énergies renouvelables. Or, le nucléaire génère moins d'emplois que toutes les autres énergies. D'après le centre international de recherche sur l'environnement et le développement, pour un million d'euros investis, le nucléaire crée 19 emplois, contre 23 pour le solaire, 27 pour l'éolien, 47 pour le microhydraulique et plusieurs dizaines pour l'efficacité énergétique (consommer autant en produisant moins). Ces chiffres ne sont valables qu'en période dite normale, c'est-à-dire sans accident. Mais outre les conséquences humaines, le coût d'une catastrophe nucléaire serait apocalyptique pour les finances d'un pays comme la France. Pour mémoire, l'accident de Tchernobyl a coûté 240 milliards d'euros à l'URSS. Aujourd'hui, le coût d'un accident nucléaire majeur en France est évalué à environ 400 milliards d'euros. Soit plus d'un quart de la dette de l'hexagone...

Bonne nouvelle malgré tout : le nucléaire n'est en rien indispensable pour couvrir nos besoins en énergie. Une étude de l'institut pour l'énergie et la recherche environnementale, sortie en 2006, montre que la France, pays le plus nucléarisé au monde, pourrait sortir du nucléaire d'ici 2040 tout en réduisant de 40% ses émissions de gaz à effet de serre. Evidemment, cette mutation passe par des changements radicaux dans nos comportements mais aussi dans nos modes d'approvisionnement d'énergie. Il faudrait investir massivement dans les énergies renouvelables, miser sur les transports les moins polluants et augmenter notre efficacité énergétique. Mais cela est possible. Autre étude encourageante : celle de l'association Virage Energie en 2008. D'après elle, la région Nord-Pas-de-Calais peut sortir de l'ère de l'atome d'ici 2050 tout en couvrant ses besoins électriques et en divisant par quatre ses émissions de CO2, si des investissements massifs sont faits dans le solaire photovoltaïque, l'éolien terrestre et offshore, le bois et le biogaz. Bref, le nucléaire, à l'origine de seulement 8% de l'énergie vendue sur la planète, peut rapidement devenir de l'histoire ancienne si une volonté politique forte se fait entendre. Aujourd'hui, quasiment plus personne ne croit aux beaux discours des nucléocrates. D'après une étude récente de l'Union Européenne, 75% des Européens pensent que les tenants de l'industrie du nucléaire mentent. C'est vrai, ils mentent. Alors à quoi bon continuer à les écouter ?

Samuel Duhamel

Sources :
Agnès Sinaï, Yves Cochet, Sauver la Terre, éd. Fayard, 2003, Paris, p. 213-248
Laurent de Bartillat, Simon Retallack, Stop, éd. Seuil, 2003, Paris, p. 154-183
Philippe Quirion, "Sortie du nucléaire : y a du travail !", Ecorev, n°10, septembre 2002, Paris, p.39-43
Laure Noualhat, Eric Gueret, Déchets, le cauchemar du nucléaire, prod. Arte et La bonne pioche, 2009
Synthèse du rapport Virage Energie Nord-Pas-de-Calais, 2008
Rapport de l'Institure for energy and environmental research, 2006

23.10.09

Lille décidément bien tourné vers l'Europe !

Hier soir, Lille a largement battu le Genoa (3 buts à 0) dans le cadre de la 3e journée de la phase de poule de l'Europa League. Les buts ont été inscrits par Obraniak, Vittek et Hazard. Avec ce nouveau succès, le Losc prend seul les commandes du groupe B avec sept points contre trois pour leurs adversaires du soir. Valence, tenu en échec par Prague, est deuxième avec cinq points. Les Tchèques ferment la marche avec une seule unité au compteur.

Lille-Genoa_Samuel Duhamel.mp3

Echos et déclarations d'après match :

Et de 8 pour le LOSC ! Après leur succès face au Genoa (3-0), les Lillois viennent d'enchaîner leur huitième match consécutif sans défaite. Leur dernier revers remonte au 30 août dernier, c'était au Parc des Princes face au PSG (3 buts à 0). La tendance est tout autre pour les Italiens qui viennent d'encaisser leur 4e défaite en 5 matchs. Les Lillois sont par ailleurs toujours invaincus en 7 matchs d'Europa League cette saison (6 victoires, 1 nul).

Gian Gasperini, entraîneur du Genoa : "Notre équipe n'y était pas du tout tactiquement. En 1ere mi-temps, on était bien place jusqu'au but. On a eu quelques occasions mais en deuxième, on a tout raté. Le mérite en revient à Lille qui a bien joué vers l'avant, avec beaucoup de précision et de vitesse mais on a encore l'espoir de se qualifier puisqu'on va recevoir Valence et Lille à domicile lors de la phase retour. Sur le premier but, on n'a pas eu de chance avec ce poteau rentrant. On a aussi des soucis en attaque, c'est ma préoccupation majeure ! Lille a déroulé en seconde mi-temps, on a senti une équipe en pleine confiance. Lille a pris une option sérieuse pour la qualification, nous on doit faire le maximum mais ça va être très dur !"

Rudy Garcia, entraîneur du LOSC : "Je suis satisfait. C'était un match abouti. On a eu la réussite qu'il nous a manqué à Rennes. On a fait une super seconde période. Il y a beaucoup de satisfactions ce soir, notre prestation d'ensemble était de grande qualité. On a plus de réalisme en coupe d'Europe, Gênes n'a pas fermé le jeu, ça nous a aidé. Tactiquement, on a été meilleurs qu'eux. C'est une excellente préparation pour dimanche à Auxerre. C'est un match référence !"

Propos recueillis par Samuel Duhamel

13.9.09

Enfin une victoire lilloise en L1 !

Il aura fallu attendre la cinquième journée pour assister à la première victoire lilloise en championnat. C'est l'ancien banni, Pierre-Alain Frau, qui a donné la victoire au LOSC au terme d'une action collective de premier plan. Les Sochaliens n'ont jamais démérité mais ont dû s'incliner devant le réalisme nordiste. Au classement, Lille est seizième avec quatre points, Sochaux reste à la onzième place avec six points.

Echos et déclarations :
De Melo touché : l'attaquant brésilien du Losc Tulio De Melo a été contraint de céder sa place à la 42e minute du match contre Sochaux. De Melo est sorti suite à une blessure au genou droit qui avait déjà cédé en 2006 (rupture des ligaments croisés). Depuis De Melo a gardé une certaine fragilité au niveau du genou et a rechuté à de nombreuses reprises ces dernières saisons. Rebelote aujourd'hui. L'ancien Manceau est sorti en se tenant la tête entre les mains, signe que la blessure doit être grave. Il a été remplacé par Pierre-Alain Frau.
Francis Gillot : "Il faut reconnaître la supériorité de Lille. Lille a été plus athlétique que nous. On n'a pas fait un mauvais match mais on n'a pas été très bons non plus. On a eu subi un gros impact physique des Lillois. Le fait de ne pas avoir pu s'entraîner pendant 15 jours nous a pénalisés. Le but déclenche tout, j'étais sûr que le premier qui marquait gagnait. Il y avait peut-être un pénalty pour nous à la fin mais la logique a été globalement respectée. Certains joueurs étaient fatigués après la trêve internationale. Sur l'ensemble du match, ils méritent de gagner. C'est une équipe européenne. Ils ont la puissance, le gabarit, la vitesse. Nous avec Boudebouz, Butin, Nogueira, on est un peu légers mais ils sont jeunes, il faut leur laisser le temps de progresser."

Frau a inscrit son premier de la saison pour son premier match. Il était entré à la 42e minute à la place de De Melo qui souffre d'une entorse du genou.

Rudy Garcia :"On a enfin démarré notre championnat. On a eu beaucoup d'occasions, on aurait pu inscrire un 2e but. Les garçons ont été admirables, on s'en est sortis par le jeu. Je suis content pour le président. Ce n'est qu'un match de gagné. On souhaite maintenant faire une série. Un match se gagne à 14 joueurs, les remplaçants ont été très bons ce soir : bravo à Frau, Aubameyang et Vittek. On a besoin de tout le monde. L'état d'esprit est bon, pourvu que ça dure. Ce soir, j'ai aligné 4 joueurs à vocation offensive, c'est un de plus que d'habitude mais on devait absolument gagner. Ludovic Butelle a également très bon, la défense aussi."
Propos recueillis par Samuel Duhamel