10.4.06

Eric Quiquet : « L’instauration du zoo à Lille-Sud est une garantie d’emplois et de dynamisme ! »

Fil rouge : quel avenir pour l’ancienne gare de Lille-Sud ?

Première interview de la semaine avec l’élu écologiste Eric Quiquet favorable à l’implantation du zoo de la citadelle sur la friche de l’ancienne gare de marchandises

Pourquoi voulez-vous transférez le parc zoologique de la citadelle à Lille-Sud ?Avec les Verts, nous pensons que la friche de Lille-Sud a besoin d’un équipement public fort, capable de créer des liens avec les autres quartiers de la ville, notamment Wazemmes et Moulins. Faute de pouvoir agrandir Grimonprez-Jooris, nous avions d’abord proposé de construire un stade de 30.000 places sur cet espace. Malheureusement, la communauté urbaine a décidé d’implanter le Grand Stade sur le site de la borne de l’espoir entre Lezennes et Villeneuve d’Ascq. Résultat : nous devons financer un stade de 50.000 places au coût exorbitant de 300 millions d’euros. C’est d’autant plus dommage que le futur stade sera mal desservi par les transports en commun. Face à cette absence de stratégie globale, nous devons nous démarquer en proposant des projets ambitieux pour la friche de Lille-Sud.

Pourquoi le zoo ne peut-il pas rester là où il est ?Le zoo est à l’étroit à la citadelle. Le site actuel du parc zoologique mesure trois hectares et demi, celui de l’ancienne gare de Lille-Sud environ neuf hectares. N’oubliez pas que le zoo de Lille est le site le plus visité de la ville, avec des pics à 30.000 visiteurs par jour. Comme Franck Haelewyn [directeur du parc zoologique - NDLR], je pense que le zoo n’est plus à la dimension de son succès. Il faut donc trouver un autre endroit pour que le zoo puisse continuer à se développer. Deux emplacements sont possibles : le magasin du pavé, derrière la porte de Strasbourg, au nord-ouest de la ville et la friche de Lille-Sud. Pour des raisons d’équilibre urbain, nous privilégions la seconde solution.

Quels seraient les avantages de l’instauration du zoo à Lille-Sud pour le quartier et ses habitants ?
Le projet du zoo est un projet dynamique car il est générateur d’emplois locaux et de bien-être pour les habitants du quartier. Contrairement à une salle de concert ou à un palais omnisport, le zoo accueille le public cinq ou six jours par semaine. En plus, c’est un projet que les habitants de Lille-Sud pourront s’approprier car il est populaire, accessible et donne une nouvelle attractivité au quartier. Par ailleurs, il serait situé à quelques pas du jardin botanique, ce qui permettrait de créer un ensemble d’équipements verts de qualité au sein du quartier.

Est-ce le seul projet à mettre en place à Lille-Sud ces prochaines années ?Non, je pense qu’il faut également recouvrir le périphérique. C’est une condition nécessaire pour donner du sens à la requalification du secteur. Ce projet aurait le double mérite de tisser plus de liens entre Lille-Sud et le reste de la ville et de diminuer la pollution sonore. Le périphérique est une balafre urbaine qu’il faut effacer partiellement. Sa couverture permettrait aux piétons de circuler plus facilement et favoriserait les échanges entre Lille-Sud et les autres quartiers. D’ailleurs, Martine Aubry considère que ce projet de couverture est une nécessité à moyen ou long terme. Je crois donc qu’il va falloir y venir !


Le transfert du zoo, la couverture du périphérique : ces projets sont-ils finançables ?Il est vrai que nos propositions sont ambitieuses. Mais, je pense que pour relancer la dynamique dans le sud de la ville, il faut faire des efforts financiers. Le transfert du zoo entrerait dans le contrat de plan Etat-Région et serait donc financé à plusieurs échelles. Quant à la couverture du périphérique, elle est envisageable. L’opération a d’ailleurs été réalisée à Paris sur cinq hectares pour environ 170 millions d’euros.

Propos recueillis par Samuel Duhamel